Le ministre israélien des Infrastructures, Binyamin Ben Eliezer, membre du cabinet de sécurité, a affirmé hier qu'il fallait “prendre au sérieux” le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a adressé une mise en garde à Israël, un an après la fin de la guerre du Liban. “Il faut prendre au sérieux Nasrallah, il n'a jamais menti, il fait certes preuve d'arrogance, mais il fait ce qu'il dit”, a affirmé Binyamin Ben Eliezer, un ancien ministre de la Défense à la radio militaire. “Lorsqu'il dit qu'il dispose de 2 000 roquettes, je le crois, mais je ne connais pas la surprise à laquelle il a fait allusion”, a ajouté le ministre. Il faisait référence au discours du chef du Hezbollah mardi soir à Beyrouth qui a affirmé : “Sionistes, si vous pensez attaquer le Liban, je vous réserve une surprise qui changera le cours de la guerre et le destin de la région.” Hassan Nasrallah a fait cette déclaration dans un discours télévisé retransmis devant une foule rassemblée dans la banlieue sud chiite de Beyrouth à l'occasion du premier anniversaire de la victoire de son mouvement face à l'armée israélienne lors de la guerre au Liban qui s'est achevée par un cessez-le-feu le 14 août 2006. “Une guerre sur deux fronts au Liban et en Syrie n'est pas à exclure”, a poursuivi Binyamin Ben Eliezer. M. Ben Eliezer a également affirmé que l'Etat hébreu ne souhaitait pas de conflit avec la Syrie, mais a indiqué qu'il devait se préparer à toute éventualité. “Les dirigeants syriens proclament qu'ils ne veulent pas de guerre, mais leur pays ne cesse de s'armer, c'est pourquoi nous devons être prêts à faire face au pire”, a ajouté le ministre. “Notre problème est que nous ne savons pas ce que les responsables syriens ont en tête”, a-t-il poursuivi. Le vice-président syrien Farouk El-Chareh a affirmé mardi que son pays ne voulait pas la guerre avec Israël mais qu'il demeurait “prêt à parer” à toute agression. Les pourparlers de paix syro-israéliens ont été interrompus il y a 7 ans, après avoir principalement achoppé sur la question du plateau syrien du Golan, occupé en 1967 et annexé par Israël en 1981. R. I./Agences