Plouf n Le bricolage et la médiocrité ont encore de beaux jours devant eux dans notre pauvre football après le dernier verdict prononcé par la FAF dans l'affaire NARB Réghaïa – A Boussaâda. En décidant de maintenir l'A Boussaâda en Super DII, après l'avoir condamnée à la relégation, et en repêchant l'USM Bel-Abbès qui, elle, avait rétrogradé dans un premier temps, l'instance du football a franchi un grand pas vers… l'âge de pierre en faisant passer cette division de 18 à 19 clubs sur aucune base réglementaire ou juridique. Pour avoir été incapable de trancher dans une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre et soulever toute une ville, Boussaâda, la FAF a préféré la solution de facilité, non sans mesurer la portée de cette décision et le précédent qu'elle va créer. Imaginons seulement s'il y avait une ou deux autres affaires similaires, on se serait retrouvés avec une Super DII à 20 ou 21 clubs, pourquoi pas ! Sincèrement, les décideurs de notre football viennent de commettre un impair grave vis-à-vis de la discipline en changeant la composition d'une division alors que les règlements sont clairs à ce sujet. De plus, que faut-il comprendre : que ni Boussaâda n'a fauté et ni Bel-Abbès ne méritait de descendre en Inter-régions. De qui se moque-t-on ? Ou bien, il y a eu tricherie et à ce moment-là l'ABS doit rétrograder, ou que cette dernière n'a pas triché et par conséquent Bel-Abbès devra être reléguée sportivement. Et pourtant, les deux instances (la commission de discipline de la LNF et la commission des recours de la FAF) du football national avaient examiné cette affaire et rendu leur verdict en défaveur de l'ABS, ce qui a permis aux Bel-Abbèsiens de se retrouver dans l'anti-chambre de l'élite. Dans un communiqué laconique pondu par la FAF, jeudi dernier, cette dernière fait référence à la sentence du tribunal arbitral du sport (TAS) qui a donné gain de cause à Boussaâda tout en demandant une application de cette décision dans l'immédiat. Se retrouvant devant un véritable dilemme à une dizaine de jours du début de la compétition, la FAF, par le biais de son président M. Hamid Haddadj avait signifié pourtant qu'elle ne changera pas sa décision (voir intervention de Haddadj sur la presse, la semaine dernière). Mais voilà que jeudi, elle change d'avis en transgressant ses propres règlements, puisqu'il est bien stipulé dans ces derniers que le système de compétition ne peut être changé sans l'aval de l'assemblée générale et ne doit être appliqué qu'une année après son annonce. Avec ce cas de jurisprudence, qu'elle aura du mal à assumer sur le plan réglementaire, la FAF voit sa crédibilité sérieusement entamée, elle qui se veut la garante et la protectrice des lois du football.