La porte-parole du Parti des travailleurs revient à la charge en exigeant un Snmg à 27 000 DA. C'est la seule solution, selon elle, d'éviter l'explosion sociale qui s'annonce avec cette spirale des prix et cette multitude de tensions. Réagissant à la situation actuelle caractérisée par une flambée des prix des produits de première nécessité, la porte-parole du parti des travailleurs a estimé que le Snmg devrait être fixé à 27 000 dinars. «Au-dessous de 27 000 DA, une famille de sept personnes ne pourra jamais vivre décemment, même si elle se contente de consommer les produits locaux», a-t-elle souligné, jeudi, à Boumerdès, lors de son allocution d'ouverture des travaux de l'université d'été du parti qui se poursuivra jusqu'au 20 août. L'oratrice a dressé un tableau noir de la situation socioéconomique actuelle et présage une rentrée sociale «explosive». Tout en saluant la réaction du gouvernement relatif à la création d'un comité ad hoc chargé de suivre les tendances quotidiennes du marché, Louisa Hanoune a exigé la mise en place d'«un comité de salut national» et l'ouverture d'un débat national en vue d'identifier les causes et trouver les solutions adéquates à ce qu'elle considère comme une «bombe à retardement», notamment à l'approche de la rentrée scolaire et du mois de ramadan. La conférencière a, en outre, estimé que l'Etat devrait reprendre son rôle de régulateur du marché et mettre fin à l'économie de bazar, afin d'éviter le pourrissement et l'effondrement total de l'économie nationale. Fidèle à ses positions, la porte-parole du PT a saisi cette occasion pour tirer, encore une fois, à boulets rouges sur le processus de privatisation qualifié de «politique du fait accompli et de la terre brûlée». Dans ce sens, elle a souligné que les Emiratis, en voulant gérer le port d'Alger, «veulent avoir la mainmise sur le secteur portuaire par la grâce de la politique de concession-privatisation du ministère des participations et de promotion des investissements». Abordant la crise que traverse actuellement le complexe Mittal Steel d'El-Hadjar, Louisa Hanoune, tout en apportant son soutien «indéfectible» aux syndicalistes, a exigé la renationalisation de ce fleuron de l'industrie algérienne. Dans le même ordre d'idées, Mme Hanoune a dénoncé la cession de 66% des actions de l'entreprise nationale des gaz industriels à une entreprise allemande. «Ces actions seront un outil de pression contre les entreprises algériennes», argue-t-elle. Poussant plus loin, Louisa Hanoune a estimé que la politique de privatisation est à l'origine de la crise actuelle que connaît la caisse nationale de retraite (CNR). «L'asphyxie de la CNR est due à son dégraissement par le déboursement de 250 milliards de dinars entre 1996 et 1997 dans le cadre de la prise en charge des retraites anticipées, produit de la politique de privatisation accélérée», a-t-elle expliqué.