Photo : Riad Par Salah Benreguia La fête du Travail, célébrée aux quatre coins de la planète, n'a plus dans notre pays la force et la pertinence d'antan. L'érosion accélérée du pouvoir d'achat ainsi que l'envolée des prix des produits, même de première nécessité, sont, encore une fois, cette année, à l'origine des causes des différents problèmes socioprofessionnels des fonctionnaires algériens. Avec des salaires les plus bas dans la région du Maghreb, les fonctionnaires algériens n'arrivent même pas à nourrir leur famille et leur assurer le minimum vital. Cette triste réalité a rendu, hélas, le salarié algérien triste et désespéré. Même en ce jour de fête, nos concitoyens ne veulent pas parler d'une journée, théoriquement dédiée à célébrer et marquer une année de labeur. En 2009, point de place en Algérie pour les cérémonies de remise de cadeaux, en guise de reconnaissance, du moins du côté des fonctionnaires. Les acrobaties les plus spectaculaires que font quotidiennement les fonctionnaires algériens pour boucler les fins de mois sans être endettés, ont balayé du revers de la main tout plaisir et joie censés accompagner le 1er Mai. Pis, la courbe ascendante enregistrée au niveau des prix de plusieurs aliments de base fait oublier pour certains employés que cette fête existe encore… Qui dit mieux : le kilogramme de pomme de terre a dépassé les 70 DA début avril pour être vendu actuellement à 40 DA, la sardine à 200 DA, des prix auxquels il faudra faire face avec un SNMG à 12 000 DA. Cela pousse le fonctionnaire lambda à ne plus y croire. En effet, même les promesses des responsables politiques de rétablir un peu le ratio à la «normale» n'ont plus l'effet d'annonce escompté chez la population. La preuve ? Ces dernières années, les travailleurs, tous secteurs confondus, ont mené un combat ardu face à la précarité de leurs conditions. Au grand dam de l'UGTA, considérée comme seul porte-parole des travailleurs. La présence, actuellement, des syndicats autonomes sur le front social, qui semble pour certains fonctionnaires, l'unique alternative afin que leurs droits, jadis ignorés, voire bafoués, soient aujourd'hui acquis, est une preuve tangible. Tel un leitmotiv, la demande d'augmenter le salaire revient toujours sur la triste longue liste des doléances des travailleurs. Les pouvoirs publics qui savent que la cherté de la vie et l'érosion du pouvoir d'achat enfantent légitimement une grave ébullition sociale, avec à la clé, des émeutes, harraga, grèves, suicides, kidnappings, tentent de faire face à ce qui s'apparente à une bombe, certainement explosive à tout moment. Les différentes politiques de subvention pour équilibrer les prix n'ont, malheureusement pu changer les choses, même d'un iota. Motif : un salaire basé sur un SNMG de 12 000 DA est loin d'être la solution idoine. En clair, tant que l'Etat ne règle pas, et d'une manière définitive, l'équation coût de la vie-salaire, le résultat s'appelle ébullition sociale. De ce fait, la problématique de revoir le salaire national minimum garanti à la hausse et, parallèlement, d'équilibrer les prix des produits de large consommation, semble la solution la plus logique. S'agissant du SNMG, cette année, c'est le président de la République qui en a fait l'annonce. De combien sera-t-il augmenté ? La réponse reste toutefois pendante d'autant que le montant exact sera déterminé lors de la prochaine tripartite, selon l'UGTA. En attentant d'avoir un SNMG digne d'une activité valorisante, les Algériens sont tenus en haleine. Mais, les aliments de base continuent à flirter avec la hausse.