Durant le premier trimestre de l'année en cours, les prix des produits de large consommation ont démesurément augmenté sur le marché. La fièvre des prix persiste et elle s'est exacerbée en cette période de campagne électorale. Pratiquement, toute la chaîne des produits agricoles frais a subi de fortes augmentations. Les chiffres rendus publics périodiquement par l'Office national des statistiques confirment cette hausse vertigineuse. Le dernier rapport de cet organisme indique que le taux d'inflation est passé de 4,4% en février 2008 à 4,7% en février 2009. Certes, la hausse n'est pas très importante mais ce qui inquiète, c'est qu'elle est générée par une hausse de 9,5% des biens alimentaires, avec +18,8% pour les produits agricoles frais. 18,8%, c'est difficile à supporter par les consommateurs qui ont déjà du mal à boucler leurs fins du mois. Face à la hausse continue des prix des produits alimentaires, le pouvoir d'achat poursuit sa descente vers le bas et la ménagère a de plus en plus de mal à remplir son couffin. Même la pomme de terre, élément de base de la table algérienne, n'a pas échappé à la flambée des prix. C'est dans ce contexte particulier, c'est au moment où la hausse des prix se fait de plus en plus sentir que les candidats à l'élection présidentielle du 9 avril enchaînent promesse sur promesse sans aller au fond des choses. Si la candidate du Parti des travailleurs a promis un salaire national minimum garanti (SNMG) de 30 000 dinars, le candidat d'El Islah, Djahid Younsi, s'est engagé à relever le SNMG à 25 000 DA. Quel que soit le seuil du SNMG promis, le problème est ailleurs. Il s'agit surtout de contrôler cette hausse inexplicable des prix à travers un système de régulation fiable capable d'éviter au consommateur la spirale infernale des prix. Il est vrai, et même les responsables ne cessent de le répéter à chaque fois qu'ils ne trouvent pas d'explication aux augmentations : l'Algérie est dans une économie de marché. Encore faudrait-il que l'Etat assure son rôle régulateur. Par exemple, à quelques exceptions, rien n'explique la flambée des prix des légumes et des fruits. Les pluies ont été abondantes l'hiver dernier et le marché suffisamment alimenté. Mais la spéculation bat toujours son plein, rendant le quotidien des citoyens des plus difficiles. Aussi, la révision à la hausse du SNMG ne règlera pas le problème : tant que ne sera pas mise en place une politique salariale basée sur des éléments clairs et nets et tant que les dispositifs de résorption du chômage ne donneront pas les résultats escomptés, le pouvoir d'achat ne sera pas amélioré. Augmentation du SNMG ne signifie pas forcément amélioration du pouvoir d'achat dans l'état actuel de l'économie nationale où la productivité fait défaut. Le problème est profond, il nécessite des solutions étudiées et efficaces et non de vagues propositions. S. I.