Portraits n R. Ammouche gérant du salon «Douaouda, glaces Mustapha» depuis 6 ans, est architecte de formation. Il s'est spécialisé en France dans la réhabilitation des ouvrages classés, mais cela ne l'empêche pas de gérer, comme ses frères, un salon de glaces. R. Ammouche nous impressionne au premier contact par l'amour qu'il porte à son métier d'architecte qu'il veut concrétiser sur la côte algérienne. «Douaouda, par exemple, souffre d'un manque flagrant d'hygiène, les rues sont sales à cause de l'insuffisance de rotation des camions à ordures», se désole-t-il. «Je suis prêt à recruter des dessinateurs qualifiés et des décorateurs, à mon nouveau cabinet d'architecture et d'urbanisme que je compte ouvrir en septembre. Car je compte proposer mon savoir-faire si on me donne les moyens de revoir la façade du littoral», indiquera R. Ammouche. «Le payement du stationnement est sans aucune réglementation. J'appellerai cela du racket car le client doit choisir seul sans se faire racketter. Ces jeunes sont livrés à eux-mêmes. Pourquoi ne pas les aider à créer leurs propres microentreprises ?», reprendra-t-il. Il déplore également de «l'absence de plaque qui indiquerait «Douaouda-Marine» à l'entrée de la ville, juste avant l'autoroute. Douaouda-Marine est éclipsée. Le chiffre d'affaires a manifestement baissé par rapport aux années précédentes faute de clients. Les coupures d'électricité que je connaissais avant mon départ en 1974, sont toujours là», avant de reprendre : «Je suis sidéré de constater que depuis mon absence tout l'aménagement du littoral a pris une autre ampleur. Si on me donnait les moyens nécessaires pour le modifier, je montrerai tout mon savoir-faire.» Mohamed Benghalem dit Benaceur, gérant du salon de glaces voisin «Best Of», évoquera le problème des coupures répétées d'électricité qui peuvent durer des heures, voire toute une journée lui ayant causé récemment des pertes de 4 000 DA suite à la fonte des glaces. «En 2006, nous avons perdu une marchandise d'une valeur de près de 90 000 DA et quelques appareils électriques grillés. «Avec ces coupures et le manque d'hygiène, on ne peut parler de tourisme.» Les clients, selon lui, commencent à affluer en grand nombre à partir de 15h 30 jusqu'à 2h, notamment les week-ends pour occuper les 30 tables. «Fort heureusement, nous avons un petit groupe électrogène. Mais il n'alimente pas tout le salon», reprendra-t-il en relatant l'autre problème, celui des éboueurs qui ne font pas régulièrement leur tâche. «Nous recevons des clients de Zemmouri, d'Alger, de Boumerdès et de Blida qui veillent très tard chez nous. On reçoit également des étrangers. Nous fournissons des efforts et développons nos services. Mais la contrainte est que le parking, dont on a pourtant payé le droit de place à la commune, est payant.» Benaceur se désolera comme son voisin de l'absence de la plaque indiquant Douaouda-Marine, depuis l'ouverture de la nouvelle autoroute Mazafran-Bou Ismaïl. «Il n'y a aucune plaque signalétique qui indique aux usagers de l'autoroute l'entrée de Douaouda-Marine. Certains estivants qui ne connaissent pas notre ville et veulent s'y rendre, peuvent se tromper et prendre directement la route pour se retrouver à Bou Ismaïl.» En outre, Benaceur se félicite que son salon connaît une bonne ambiance les soirs, jusqu'à des heures tardives de la nuit à l'entrée et sur la terrasse qui donne sur la mer. «C'est un plaisir de voir des familles, des amis sortir se défouler les soirs d'été généralement à partir de 19h 30 jusqu'à ce qu'on leur dise que c'est l'heure de la fermeture. Parfois jusqu'à 2h du matin.»