Il les remercia et retourna au puits où il avait aperçu Badr El-Boudour. Il la vit à nouveau puiser de l?eau. Quand elle l?aperçut, elle en fut très heureuse. Il lui demanda alors de questionner le dragon, pour chercher à savoir où on pouvait se procurer un cheval qui permettrait de lui échapper, et où se trouvait sa mort. Elle lui promit de s?en occuper et s?en retourna à la maison avec sa provision d?eau. Pendant ce temps, le dragon était à la chasse. De son côté, Ali resta près du puits à attendre le retour sa bien-aimée. Le dragon revint de la chasse. Badr El-Boudour alla à sa rencontre, prit le cheval par la bride, l?emmena à l?écurie et rentra avec lui à la maison. Elle embrassa et caressa son cher dragon, puis lui demanda : ? Comme votre cheval est rapide ! Serait-il possible de se procurer un cheval qui coure encore plus vite que le vôtre ! Le dragon était attendri par les caresses de Badr El-Boudour. Elle ne l?avait jamais cajolé, et il était tout étourdi. Pour son malheur, il avoua : ? Il y a, dit-il, une femme qui a douze juments, et une de ces juments peut donner un cheval plus rapide que le mien. Mais il est difficile d?obtenir un poulain de cette femme. Elle oblige celui qui en a le désir à garder pendant trois jours ses juments. Mais elle lui donne un philtre de sommeil, et dès qu?il s?endort, les juments se sauvent. La femme va alors les chercher elle-même, et elle écorche la peau du dos au berger malchanceux avant de le chasser. Badr El-Boudour continuait à le caresser. Elle lui demanda encore : ? Et où est ta mort ? Il répondit : ? Dans la mer il y a une île, et dans cette île, il y a une pierre, et dans cette pierre, il y a un lièvre, et dans ce lièvre il y a un canard, et dans ce canard il y a un ?uf, et dans cet ?uf il y a un jaune, et dans ce jaune il y a un petit caillou. Ma mort est dans ce caillou. Badr El-Boudour s?en fut révéler à Ali toutes ces confidences, qu?il retransmit aussitôt à ses beaux-frères. Ils partirent à la recherche de la fameuse pierre. Et ,de son côté, Ali se rendit chez la femme aux douze juments. Ali y alla et sur son chemin il rencontra des loups qui se battaient pour des os. Il fit équitablement le partage entre eux. Ils le remercièrent et lui dirent qu?ils se mettaient désormais à son service. Ali s?en alla et vit des abeilles qui se battaient pour du miel. Il leur partagea le miel. Elles le remercièrent et lui firent la même promesse que les loups. Plus loin, il vit des écrevisses qui se battaient pour des ?ufs de poissons. Il les mit d?accord, et elles se mirent à son service, comme les loups et les abeilles. Il arriva finalement tant bien que mal à la demeure de la femme aux douze juments. Il entra et, après avoir salué la vieille femme, il la pria de bien vouloir l?embaucher pour garder ses juments. ? Et que me demanderas-tu en salaire ? lui dit-elle. ? Un poulain, répondit-il. ? Si tu arrives à les garder pendant trois jours, c?est d?accord, acquiesça-t-elle. Il accepta ces conditions. (à suivre...)