Le lendemain, Ali était bien fatigué. Il se débarbouilla, se recommanda à Dieu et emmena les juments au pré. La femme lui avait donné pour repas un gâteau, et dans ce gâteau, elle avait versé son philtre de sommeil. Ali conduisit les juments au pré et les laissa paître, puis la faim venant il entama le gâteau offert par la vieille femme. Il mangea et il tomba de sommeil. Deux jours durant, il dormit. Pendant ce temps, les juments s?étaient dispersées au loin, dans les bois et les prés. Le troisième jour, il fut réveillé par de petits pincements aux joues. Il aperçut les écrevisses qu?il avait séparées et qui lui dirent : ? Lève-toi vite, et va chercher les juments sinon, la vieille femme viendra et tu auras des ennuis. Il se leva pour aller chercher les juments. Mais il aperçut les loups et les abeilles qui justement les ramenaient. En les voyant, Ali fut très heureux. Il remercia les écrevisses, les loups et les abeilles et ramena les juments vers leur écurie. La femme, en voyant Ali arriver avec son troupeau, sortit à sa rencontre et lui dit : ? Tu as de la chance d?avoir réussi, sinon, crois-moi, tu aurais eu affaire à moi ! Et elle le fit entrer dans sa maison, lui donna à manger et le laissa aller, seul, à l?écurie voir ses juments. Ali hésitant à manger, se leva et la suivit discrètement pour observer ce qu?elle faisait. Elle prit une barre de fer, et se mit à frapper les juments. A toutes, elle ordonna de faire un poulain pour le lendemain, et à la meilleure de faire le plus malingre pour que Ali ne devine pas qu?il était le meilleur. Ayant entendu tout cela, Ali rentra dans la maison et alla se coucher. Le lendemain au lever du jour, il alla réclamer son salaire à la vieille femme. Elle le conduisit dans l?écurie, lui présenta les poulains nés dans la nuit et lui dit : ? Choisis celui que tu veux ! Ali reconnut tout de suite son préféré et le prit avec lui. Le poulain lui dit alors avec une voix humaine : ? Laisse-moi d?abord paître trois jours dans l?herbe fraîche, et après emmène-moi. Ali donna son accord. Le poulain resta à brouter pendant un jour et put alors sauter jusqu?à mi-hauteur d?un arbre. Le deuxième jour, il arrivait tout en haut. Le troisième, il volait dans les airs. Il était devenu si beau qu?on ne le reconnaissait plus. Monté sur ce cheval, Ali s?en alla retrouver ses beaux-frères. Et ils lui donnèrent le caillou, qu?ils s?étaient procuré dans l?île. Avec ce caillou en main, Ali s?en fut dans la forêt où vivait Badr El-Boudour. Il se rendit au puits. Il l?attendit un bon moment, et soudain, il l?aperçut qui venait puiser de l?eau. Il l?appela, elle sauta sur son cheval et une tape sur la croupe puissante de leur monture les fit s?envoler par-dessus les arbres. Le dragon, qui était à la chasse, aperçut Badr El-Boudour qui s?enfuyait. Il éperonna son cheval et partit à sa poursuite. Son cheval survola les arbres et lui dit : ? Nous les rattraperons. Mon petit frère, tu ne te sauveras pas avec Ali et Badr El-Boudour. Alors que le dragon allait rattraper Ali et Badr El-Boudour, celui-ci lui lança la pierre. Le dragon la reçut en plein front. Il tomba et rendit son dernier souffle. Ali et Badr El-Boudour arrivèrent sans encombres à leur foyer. Ils y vécurent heureux et dans la bonne humeur?