Résumé de la 4e partie n Seuls quelques passagers, parmi les naufragés du «Venture», savent qu'ils ont échoué dans la «zone du diable», futur Triangle des Bermudes. Les jours et les semaines passent sur l'île sans qu'il s'y passe rien de bizarre. Cette île que seuls quelques hommes savent être une «île du Diable». Les rescapés du naufrage du «Venture» ne se plaignent pas trop de leur séjour sur l'île de corail où ils ont accosté. Le climat est des plus doux et le gibier abondant. Cependant, le chef de l'expédition, Sir George Somers, lui, ne perd pas de vue la mission qui lui a été confiée : conduire des colons en Virginie. Il réunit ses hommes et leur fait part de son projet : faire réparer une embarcation, rescapée du naufrage du «Venture», et l'envoyer chercher du secours... Un officier, Henry Ravens, se porte aussi volontaire pour mener l'expédition. L'embarcation est aussitôt réparée et renforcée, de façon à subir un long voyage, jusqu'en Virginie. Le 28 août, tout est prêt : l'embarcation, avec son mât et sa voile, confectionnée à partir de draps, a l'allure d'un solide bateau. On y embarque des barils d'eau douce et de vin, des biscuits, des noix de cocos, des fruits et des tortues de mer, destinées à fournir de la chair fraîche. Sir Somers remet également à Ravens des instruments de navigation. Sept volontaires accompagneront Ravens. Le nouveau «Venture» est mis à la mer, sous les applaudissements des colons : — Bonne chance, revenez vite et ramenez des secours ! Tandis que l'embarcation s'éloigne, puis disparaît derrière l'horizon, les colons retournent dans leurs huttes. Certes, ils ne sont pas malheureux sur cette île paradisiaque, mais chacun a laissé des parents, des amis, qui doivent s'inquiéter. Et chacun veut retrouver les siens, retourner à la civilisation... Deux jours après, alors que l'on croyait l'embarcation en route vers la Virginie, on voit apparaître à l'horizon, un bateau. On s'agite, on crie mais le bateau approche et on apprend que c'est l'embarcation qui a quitté l'île. C'est la consternation. William Ravens s'explique : «On n'est pas parvenu à sortir de la zone des récifs pour prendre la route de la Virginie ! Notre embarcation est trop frêle !» Sir Somers regarde son associé, Sir Gates, le capitaine Newport et le futur secrétaire de la Virginie, Strachey, qui sont les seuls à connaître le secret de l'île : ne faut-il pas mettre sur le compte du Diable, cet échec ? Mais le chef de l'expédition, en homme avisé, ne veut pas inquiéter les colons, dont il reste, même dans le naufrage, le chef et le protecteur. «Capitaine, dit-il à Ravens, nous ne nous sommes pas suffisamment préparés. Nous allons renforcer l'embarcation et, dans quelques jours, vous pouvez, vous et vos hommes repartir, avec plus de chances de succès, cette fois !» Le jour même, on se remet au travail et, le lundi suivant, 1er septembre, l'embarcation est de nouveau prête. — Prêt à appareiller, sir ? — Oui, dit Ravens. — Alors partez, et cette fois-ci, réussissez dans votre mission ! (à suivre...)