Résumé de la 5e partie n Après un premier échec, les naufragés du «Venture», réfugiés sur l'île des Bermudes, tentent une opération de sauvetage. Debout sur une colline, Sir George Somers et tous les autres naufragés regardent l'embarcation partir. On fait des signes, on agite des mouchoirs, puis, la barque disparaissant, à l'horizon, on se résout à descendre. Chacun rejoint sa hutte, le cœur serré. L'expédition va-t-elle réussir ? Ravens et ses compagnons réussiront-ils à quitter la zone des récifs et à prendre la route de la Virginie ? Ce qui paraissait si simple est devenu compliqué. Sir Somers et les quelques hommes qu'il a mis dans la confidence, eux, ont d'autres raisons d'être inquiets : la zone où on se trouve et que Somers et ses compagnons tentent de franchir est la zone du Diable. Ils redoutent que ce que l'on raconte à son propos ne soit une réalité et que des esprits malins la hantent. La preuve, c'est que la première tentative a échoué et il n'est pas dit que, même renforcée, la barque parvienne à quitter la zone sans encombre. Les jours suivants, comme la barque ne revient pas, on se prend à espérer : peut-être que cette fois-ci, elle a franchi et, à l'heure actuelle, fonce vers l'Amérique. Tous les jours, des hommes montent sur des collines et scrutent l'horizon. Si, au début, on redoutait que l'embarcation de Somers et de ses compagnons revienne, maintenant, on attend le navire qui viendra en sauveteur. — Toujours rien à l'horizon ? demande sir Somers. — non, milord. — Il faut patienter... Nos compagnons sont certainement arrivés à l'heure qu'il est et des secours sont en cours... Pour bien signaler l'île sur laquelle ils se trouvent, les colons allument quotidiennement des bûchers, avec des branchages et des feuilles. Mais les jours passent et rien à l'horizon. L'attente va durer huit mois, puis un beau jour, un bateau voyant le bûcher allumé, accoste l'île. Les colons, fous de joie, se précipitent vers la plage. Ils font de grands signes, se jettent dans l'eau et accueillent avec chaleur les hommes qui viennent vers eux dans une barque. — Dieu soit loué, on nous retrouve enfin ! Sir George Somers demande des nouvelles de Somers et de ses compagnons. — Nous ignorons de qui vous parlez ! répondent les hommes interrogés, nous passions dans la zone et nous avons aperçu les bûchers... Ravens et ses compagnons ne sont pas arrivés en Virginie ! On devait plus jamais les revoir. Des recherches seront menées par la suite, mais sans succès : l'embarcation et ses occupants ont disparu sans laisser de traces. C'est la première disparition de bateau signalée dans la zone des Bermudes. Pour l'histoire, signalons que l'Angleterre a pris possession des Bermudes, devenue colonie et qu'elle l'a peuplée de colons et d'esclaves ramenés d'Afrique et d'Amérique. La colonie allait rapidement prospérer mais la zone va garder son nom sinistre de «zone du diable», une zone où, au cours des siècles, des dizaines de bateaux, puis, à l'époque moderne, d'avions vont disparaître. (à suivre...)