Constat n En dépit de sa valeur archéologique et touristique, le site n'a pas bénéficié d'une attention particulière de la part des autorités locales ou centrales. Pire encore, il a été complètement abandonné des années durant. La grotte d'Aokas est certainement le plus… beau de tous les sites touristiques que compte la wilaya de Béjaïa. Située à l'entrée de la ville côtière, dont elle porte le nom, à quelque 25 kilomètres du chef-lieu de wilaya, elle est un véritable joyau naturel avec les nombreuses formes humaines, animales et végétales qui la constituent. Appelées stalactites et stalagmites, celles-ci sont des concrétions calcaires qui se sont formées, il y a des siècles, au niveau de la voûte et du sol de la grotte du fait de l'infiltration des eaux de pluie à partir du sommet du cap d'Aokas. En fonction de son imagination et de l'angle duquel on contemple ces merveilles, l'on peut apercevoir des oiseaux, des singes, des phoques, des tortues, des lions, des poissons, des femmes kabyles portant des cruches sur le dos, une famille targuie au grand complet, un cimetière abandonné, la statue de la Liberté sans le flambeau, la tour de Pise l'inclination en moins… etc. Bref, des milliers de formes y sont dissimulées, formant un authentique musée naturel accessible à partir d'un couloir principal d'une soixantaine de mètres environ qui mène droit vers une grande salle ornée de milliers de stalactites. Juste à côté, le couloir des jonctions éblouit par ses chefs-d'œuvre que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Alors que le lac des vœux, situé quelques mètres plus loin, donne à la grotte les allures d'une «maison magique». Cela dit, le site n'a été découvert qu'au lendemain de l'indépendance, soit en 1962, par hasard, par une société mixte franco-italienne chargée des travaux de réalisation d'un tunnel de 90 mètres de longueur pour le passage de la Route nationale numéro 9 (RN9), reliant Béjaïa à Sétif. En dépit de sa valeur archéologique et touristique, il n'a pas bénéficié d'une attention particulière de la part des autorités locales ou centrales. Pire encore, il a été complètement abandonné des années durant. Il a fallu attendre 1982 pour voir, enfin, l'Assemblée populaire communale (APC) d'Aokas s'y intéresser. Ainsi, des travaux d'aménagement ont été menés à l'intérieur de la grotte qui a été également électrifiée et dotée d'une porte métallique de sorte à la rendre accessible aux visiteurs. Néanmoins, son exploitation effective n'a commencé qu'en 1984. Des millions de personnes l'ont visitée depuis, non sans lui occasionner bien des dégâts malheureusement ! De la musique aussi… l Outre leur beauté, certaines stalagmites dégagent des sons qui n'ont rien à envier à ceux qui jaillissent des instruments de musique les plus modernes. «Il suffit de taper là-dessus pour entendre de la belle musique», indique à ce sujet un jeune guide exerçant au niveau de la grotte.