Anonymat n Connaissez-vous le site de Tafagoumt ? Les grottes de Beni Add ? Le château d'El-Mokrani ? Le fort romain de Aïn Tekria ? La citadelle de Taza ? Assurément, non. Du profane au guide touristique, tout le monde connaît, ou du moins a déjà entendu parler de l'Askrem, ce site perché dans le mythique Hoggar et qui offre, dit-on, le plus beau coucher de soleil au monde. De Timimoun, l'oasis Rouge et Taghit l'enchanteresse. D'El-Oued, la ville aux mille Coupoles. De Ghardaïa et de son minaret qui domine la vallée du M'zab. De la corniche jijélienne — avec ses falaises escarpées et ses maquis denses — considérée comme l'une des plus pittoresques de tout le Bassin méditerranéen, dit-on encore, à tort ou à raison. Le sable fin des plages d'El-Kala, de Tichy sur la côte bougiote, et de Aïn Turck à l'ouest d'Oran, attire chaque année des millions d'estivants. En hiver, ce sont les stations de Tikjda et de Tala Guilef, au sommet du Djurdjura, ainsi que celle de Chréa, dans l'Atlas blidéen, qui volent la vedette, attirant des milliers d'amateurs de ski et d'adeptes de sensations fortes. Des sites qui n'ont rien à envier, sauf côté infrastructures évidemment, aux plus célèbres stations de sports d'hiver des Alpes et d'ailleurs. Même ceux qui n'ont pas eu à emprunter la RN5 reliant Alger aux principales villes de l'est du pays ou la route menant de Sétif à Béjaïa, ont forcément entendu parler des gorges de Palestro et de Kherrata. Côté archéologie et sites historiques, ce sont incontestablement les fresques du Tassili, à l'extrême sud, gravées dans le roc par les premiers habitants du pays, qui tiennent le haut du pavé. A tout cela nous pouvons ajouter les ruines de Timgad qui abritent, aujourd'hui encore, un festival international de musique, et de Djemila, dans la wilaya de sétif, témoin de la présence romaine en Afrique du Nord, ainsi que de la pyramide du Khroub, à quelques encablures de Constantine, et qui abriterait le tombeau du roi numide Massinissa. Sans oublier la kalaâ des Béni Hammad à M'sila. S'étendant sur plus de deux millions de kilomètres carrés et datant de plusieurs millénaires d'histoire, l'Algérie ne renferment pas que ces sites. Des centaines d'autres, peu connus, sont dispersés aux quatre coins du pays. Même moins médiatisés, ils n'en sont pas moins pittoresques et enchanteurs. Connaissez-vous le site de Tafagoumt ? Les grottes de Beni Add ? Le château d'El-Mokrani ? Le fort romain de Aïn Tekria, la citadelle Taza ? Assurément, non. Vous avez certainement entendu parler de Hammam Essalihine, de Hammam Guergour et de Hammam Béni Haroun, mais sans doute jamais des thermes de Belaribi et de Hammam Ouled Yelles. Khnag Etsaouir (la grotte aux images) est sans doute un vocable qui n'évoque rien de particulier, sauf peut-être pour les archéologues les plus assidus. D'autres sites, tout aussi chargés d'histoire et de mémoire, aussi enchanteurs et ensorcelants les uns que les autres, ne sont pas, non plus, connus du grand public. Absence d'une politique de revalorisation des sites touristiques et historiques, défaillance des médias qui focalisent leur intérêt sur les seuls sites à la notoriété avérée, les raisons sont multiples et le résultat est le même : des endroits d'une valeur inestimable sont délaissés, oubliés et réduits parfois au statut de refuge pour marginaux. Une réhabilitation de ces sites pour une meilleure attraction, peut s'avérer, pourtant, un véritable coup de fouet au développement local d'autant plus que la plupart se trouvent dans des régions déshéritées…