Résumé de la 27e partie n En 1963, c'est un ancien pétrolier, converti en transporteur de soufre liquide qui disparaît à son tour. Une autre grosse disparition de navire a eu lieu dans la zone des Bermudes en octobre 1980. Le bateau a été mis en service pour la première fois en 1944. Il s'appelait, à l'époque «AP-152 USS General Omar Bundy» et était la propriété de l'US Navy. C'était encore la guerre et le navire a servi au transport de troupes américaines vers le Pacifique. En 1965, l'armée s'en défait et le bateau est reconverti en bâtiment civil. Il prend d'abord le nom de «SS Portmar», puis celui de «SS Port», avant de devenir définitivement «SS Poet». Le «SS Poet» mesurait 160 m de long et il pouvait transporter jusqu'à 7 600 tonnes de marchandises. C'est dire la puissance de ce bateau ! Le 24 octobre 1980, à 1h 20, il quitte le port de Girard-Point, en Pennsylvanie, avec trente-quatre hommes à bord et une cargaison de maïs, destinée à l'Egypte. Le voyage doit durer une quinzaine jours. Le même jour, à 9h, «Le Poet» envoie un message où il indique sa position. Il vient de dépasser Cape Henlopen, dans le Delaware et continuera à naviguer à 27 km/heure vers Gibraltar. Il atteindra ensuite Port-Saïd, puis, sa destination, Alexandrie où il déchargera sa cargaison. L'arrivée est prévue le 9 novembre, au matin. En attendant, le navire s'éloigne lentement des côtes des Etats-Unis. La météo annonce de sérieuses perturbations, mais un navire aussi puissant que «Le Poet» n'a rien à craindre d'une mer agitée. Le 26 octobre, vers minuit, un membre de l'équipage envoie, par radio, un message à son épouse. Il lui dit que tout va bien et qu'elle n'a pas de soucis à se faire pour lui. C'est en réalité le dernier message qui parviendra du navire. Le 3 novembre, les propriétaires du navire contactent les gardes-côtes américains pour leur faire part de leur inquiétude : voilà plusieurs jours que «Le Poet» ne donne plus de ses nouvelles. Les gardes-côtes tentent une liaison avec le bateau et comme ils n'y parviennent pas, ils engagent aussitôt de vastes opérations de recherches. Pendant dix jours, c'est plus d'un million de kilomètres carrés de mer qui seront scrutés, mais on ne retrouve aucune trace du «Poet» : aucun débris qui signalerait un naufrage ! Le 17 novembre, au grand désespoir des familles de l'équipage, les recherches sont abandonnées, avec cette terrible constatation : «Le Poet» s'est volatilisé ! Une enquête est ouverte, et comme dans les précédentes disparitions de navires dans la zone des Bermudes, on est réduit, faute de preuves, à formuler des hypothèses. Le bateau aurait chaviré à la suite d'une tempête ou alors du déplacement de la charge — plusieurs centaines de tonnes de maïs. La coque se serait rompue, ce qui aurait entraîné l'inondation des soutes. On a pensé aussi à une explosion de la chaudière, ce qui n'aurait pas laissé le temps aux membres de l'équipage de mettre les canots de sauvetage à l'eau. En 2006, on a formulé une autre hypothèse : le bateau ne se rendait pas en Egypte mais en Iran, avec, non pas du maïs, mais des armes. Le navire aurait été capturé par l'un des belligérants du conflit irako-iranien de l'époque, et aurait été détruit. Mais ce n'est là qu'une hypothèse... La date de la catastrophe a été fixée entre le 25 octobre et le 26 octobre. A cette période, «Le Poet» se trouvait dans la zone des Bermudes (à suivre...)