Raison n «Nous avions un conflit politique intérieur. Aujourd'hui notre APC est stable, alors nous voudrions passer à l'action pour mettre un terme à la bidonvilisation dans notre commune.» Ce sont les propos du secrétaire général de la commune de Aïn Benian, Djamel Brahimi. Les autorités locales de Aïn Benian ont procédé, il y a trois jours, à une large opération de destruction de baraques et de constructions illicites dans la région. Cette campagne qui a démarré avant-hier, a déjà touché plus d'une cinquantaine de maisons illicites. «Elle n'est limitée ni dans le temps ni dans l'espace jusqu'à la régularisation complète de la situation», souligne M. Brahimi. «Une décision qui a été prise par les autorités locales avec une instruction du wali d'Alger», explique le SG. «Notre commune a laissé traîner les choses durant plusieurs mois, car nous n'avions pas une stabilité politique. Des membres de certains partis élus ont tenté un retrait de confiance à l'actuelle présidente de l'APC. Toute décision a été bloquée, les gens ont alors profité de la situation pour bâtir leurs baraques à l'insu des autorités locales. En quelques mois plus de 200 constructions illicites ont été recensées, elles viennent s'ajouter à plus de 3 000 autres habitations précaires qui existent au niveau de notre commune», explique le SG. Toujours selon lui, beaucoup d'«individus» construisent des maisons dans le but de les revendre aux personnes qui cherchent un toit à tout prix, c'est surtout ceux-là que nous avons ciblés. Le responsable communal a dit que certains de ces spéculateurs seront prochainement présentés devant le procureur de la République. De son côté le chef de la brigade de la Gendarmerie nationale de Aïn Benian nous a révélé que l'opération s'est déroulée dans de très bonnes conditions. «Il n'y a eu aucun incident, car la plupart des maisons détruites étaient inhabitées ce qui explique que ceux qui les ont construites voulaient les revendre. Ce dernier a souligné que les familles qui habitent dans les bidonvilles depuis plus de 10 ans ne seront pas concernées pour le moment par cette campagne de démolition. Ce responsable de la Gendarmerie a aussi expliqué que sa brigade n'agissait pas auparavant, même si elle était au courant de certaines spéculations car aucun ordre ne lui avait été donné par les autorités locales qui menaient un combat de leadership sans se soucier des affaires courantes de leur commune». Hier et lors d'une sortie sur les lieux de l'opération, nous avons entendu différentes versions. Certains habitants épargnés par cette campagne nous ont expliqué que les propriétaires des baraques ont pris la fuite dès l'arrivée des autorités locales car ils se savaient surveillés vu qu'ils n'avaient pas construit pour habiter, la plupart n'étant ni de la commune ni de la wilaya d'Alger», souligne un habitant qui est là depuis 7 ans. D'autres témoins nous ont révélé que les bulldozers n'ont pas fait de distinction entre maisons occupées et inoccupées…Une affaire à suivre.