L'affaire de corruption dans laquelle sont impliqués le P/APC de Aïn Benian, sous contrôle judiciaire, et trois de ses proches collaborateurs, sous mandat de dépôt, n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets. À Haouch Erroz, des chalets ont pris une autre destination. Les familles privées de leurs droits accusent le SG de la commune et un cadre de la circonscription administrative de Chéraga. Il y a quelques mois, les autorités locales ont décidé de raser Haouch Erroz pour permettre le lancement d'un projet d'utilité publique. Les familles qui y habitaient ont été rendues destinataires de cette décision accompagnée d'affectations dans des chalets. Cela aurait été une très bonne initiative si cette dernière n'était pas entachée d'irrégularités. Il se trouve en effet que six familles ont été carrément “oubliées” par les responsables chargés de l'exécution de cette opération. “Les chalets qui nous sont destinés ont été détournés par le secrétaire général et le chef de cabinet du wali délégué qui les ont affectés à leurs amis”, fera savoir un père de famille qui attend un geste de la part des instances. D. M., quant à lui, se dit outré par une telle décision : “on a démoli mon petit magasin qui faisait vivre deux familles de 19 personnes. Mon fils de 37 ans est né ici. Il a été jeté à la rue, lui et ses enfants comme de vulgaires intrus. Pourquoi cette politique de deux poids, deux mesures alors que quatre membres de l'APC ont bénéficié de chalets ?” Lui aussi il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour fustiger le SG. S. L., pour sa part, dira que ce dernier n'a pas été nommé par décision du wali. “Il a été recruté par le maire dès son installation. En homme de loi, il ne respecte même pas celle-ci. Comment peut-il faire appliquer la réglementation alors que son père a construit une villa de trois niveaux dans un endroit où seul le R+1 est autorisé ?” Soumissions, marchés et bakchichs Dans les cafés, dans la rue et partout, le sujet de conversation tourne autour de l'attribution des marchés. Ces derniers ont souvent été attribués sans aucun respect du code et de la réglementation qui les réagissent. On cite deux entrepreneurs proches du maire qui auraient raflé tous les marchés de la commune. Les cas sont flagrants à l'exemple des abattoirs refusés au soumissionnaire qui a proposé près de 100 millions pour l'attribuer à un certain M. T. pour la moitié de la somme. Ce dernier serait déjà en possession de plusieurs locaux commerciaux et un terrain de 2 ha. On ne manque pas de parler de l'entrepreneur à qui on a confié la réfection des trottoirs. Les malfaçons et le travail bâclé sont assez éloquents pour dire que le marché a été contracté dans des conditions plus que douteuses. “Vous savez, les transactions se font en dehors de toute conformité aux textes réglementaires. Comment voulez-vous qu'il en soit autrement quand on sait qu'une demande d'extension de la cour de l'école Larbi Tebessi, formulée par des parents d'élèves pour permettre à leurs enfants de pratiquer du sport, soit détournée de sa vocation pour l'adjuger à un particulier qui transforme ce terrain en local commercial ?” s'écriera D. M. Son voisin évoquera la vente de l'EAC n°52 où il a été édifié plus de 600 logements illicites. “Les constructions illicites, ce n'est pas ce qui manque à Aïn Benian. Le maire a fermé les yeux sur la question sauf là où il n'avait pas d'intérêt”, dira-t-il. Il est clair que la gestion de la commune de Aïn Benian souffre d'insuffisances comme le prouve le dernier scandale. La population n'attend plus qu'une seule chose : qu'une enquête soit diligentée par les instances pour mettre toute la lumière sur les affaires scabreuses dont pâtissent en premier lieu les citoyens. A. F.