Résumé de la 1re partie n Grâce à ses nouveaux dons, le valet a pu récupérer la bague de la reine dans le ventre du canard. Le roi lui promet alors une récompense et la plus haute distinction qu'il choisirait lui-même. Le valet refusa tout et demanda seulement un cheval et de l'argent pour la route, car il avait envie de partir à la découverte du monde. Aussi se mit-il en route dès qu'il eut reçu ce qu'il avait demandé. Un jour, il passa près d'un étang où trois poissons, qui s'étaient pris dans les roseaux, étaient en train de suffoquer. On dit que les poissons sont muets, et pourtant le valet entendit leur complainte qui disait qu'ils ne voulaient pas mourir si misérablement. Le jeune homme eut pitié d'eux ; il descendit de son cheval et rejeta les trois poissons prisonniers dans l'eau. Ceux-ci recommencèrent à frétiller gaiement, puis ils sortirent la tête de l'eau et crièrent : — Nous n'oublierons pas que tu nous as sauvés et te revaudrons cela un jour. Le valet continua à galoper et eut soudain l'impression d'entendre une voix venant du sable foulé par son cheval. Il tendit l'oreille et entendit le roi des fourmis se lamenter : — Oh, si les gens voulaient faire un peu plus attention et tenaient leurs animaux maladroits à l'écart ! Ce cheval stupide piétine avec ses lourds sabots mes pauvres serviteurs ! Le jeune homme s'écarta aussitôt et le roi des fourmis cria : — Nous n'oublierons pas et te revaudrons cela un jour ! Le chemin mena le valet dans la forêt où il vit un père corbeau et une mère corbeau en train de jeter tous leurs petits du nid. — Allez-vous-en, sacripants, croassèrent-ils, nous n'arrivons plus à vous nourrir vous êtes déjà assez grands pour vous trouver à manger tout seuls ! Les pauvres petits, qui s'agitaient par terre en battant des ailes, piaillèrent : — Comment pourrions-nous, pauvres petits que nous sommes, subvenir à nos besoins alors que nous ne savons même pas voler ! Nous allons mourir de faim ! Le jeune homme descendit aussitôt de son cheval, le transperça de son épée et l'abandonna aux jeunes corbeaux pour qu'ils aient de quoi se nourrir. Les petits s'approchèrent et, après s'être rassasiés, crièrent : — Nous ne t'oublierons pas et te revaudrons cela un jour ! Le valet fut désormais obligé de continuer sa route à pied. Il marcha et, après une longue marche, il arriva dans une grande ville dont les rues étaient très peuplées et très animées. Soudain, un homme arriva à cheval et annonça que l'on cherchait un époux pour la princesse royale, mais que celui qui voudrait l'épouser devrait passer une épreuve difficile et, s'il échouait, il devrait payer de sa vie. De nombreux prétendants s'y étaient déjà essayés et tous y avaient péri. Mais le jeune homme, lorsqu'il eut l'occasion de voir la princesse, fut si ébloui de sa beauté qu'il en oublia tous les dangers. Il se présenta donc comme prétendant devant le roi. On l'emmena immédiatement au bord de la mer et on jeta sous ses yeux un anneau d'or dans les vagues. Puis, le roi lui ordonna de ramener l'anneau du fond de la mer, et ajouta : — Si tu émerges de l'eau sans l'anneau, les vagues te rejetteront sans cesse jusqu'à ce que tu périsses. (à suivre...)