Face à la sophistication de l'armement militaire américain, la guérilla en Irak a choisi la manière la plus rustique, mais aussi la plus discrète, pour lancer des attaques : la carriole tirée par un âne. Dans leurs attaques contre deux hôtels en plein c?ur de Bagdad tout comme contre l'édifice en U qui abrite plusieurs ministères dont celui du Pétrole, ou à proximité de l'ambassade d'Italie, les combattants ont agi de la même façon. «Dans toutes les attaques, les carrioles sont identiques, seuls les ânes sont différents», déclare le chef de la police irakienne, Ahmed Ibrahim. Dans les quatre lieux attaqués, les conducteurs sont arrivés tôt le matin, comme c'est l'habitude pour ces marchands de fourrage, et ont laissé leur charrette avant de partir discrètement ou de s'enfuir comme ce fut le cas pour l'un d'eux qui se trouvait proche de l'ambassade d'Italie. Sur la carriole est soudé un coffrage en métal dont les ouvertures sont fermées par des plaques en fer rabattables et une bâche en plastique verte. A l'intérieur se trouvent trois rangées de dix tubes de lancement scellées dans du béton. Le détonateur est relié à une batterie de voiture, qui se trouve sur le haut du coffrage, dissimulé dans de la verdure et du foin.