Résumé de la 1re partie n Christiane, en prenant le stylo de son père, se rend compte que c'est le stylo qui guide sa main. Qu'est-ce que cela peut-il bien signifier ? Sylvestre lui aussi sent le besoin d'un remontant : — Tu me jures que tu ne me mènes pas en bateau. Que c'est bien le stylo qui a conduit ta main... C'est fou, ça... — Oui, je suis toute retournée. Tu te rends compte : le stylo de papa. Je crois que c'est maman qui le lui a offert pour ses soixante ans... — Ben, ça alors. ?a m'en bouche un coin. C'est vraiment bizarre. Quelques jours plus tard, Christiane n'y tient plus : — J'ai envie d'essayer encore... — D'essayer quoi ? — J'ai envie d'essayer d'écrire avec le stylo de papa. Qu'est-ce que tu en penses ? On ne sait jamais, il a peut-être encore des choses à nous dire... Christiane s'installe sur la table de la salle à manger. Elle met une nouvelle cartouche d'encre dans le stylo. Elle saisit le bloc-notes. Elle n'a pas encore osé en détacher le «message» qu'elle a reçu la dernière fois. — Tu crois que je dois commencer à écrire quelque chose, Sylvestre ? Sylvestre n'a pas d'idée sur la question. Christiane met le stylo en position pour écrire. Elle se contente d'inscrire un point d'encre en haut de la nouvelle page encore vierge. Rien ne se passe... Alors, elle se lance dans une sorte d'invocation à haute voix : — Papa, mon papa chéri. Si tu m'entends, si tu veux communiquer, je suis prête, tu peux y aller. As-tu quelque chose à dire ? Un long moment passe. Sylvestre s'est installé sur une chaise à côté de sa compagne. Il fixe désespérément la main un peu crispée de la jeune femme et le point d'encre qui grossit un peu en haut de la page. — ?a bouge ! Je le sens ! Regarde, je sens le stylo qui me pousse la main... Sylvestre ne parvient pas à croire vraiment ce qu'il voit. Le stylo, ou Christiane, commence à écrire, doucement, comme s'il rassemblait son énergie : «Mes chers enfants, tout va bien. Je viendrai souvent pour vous parler. Conservez ces écrits. Ils vous porteront bonheur...» Au bout d'une demi-heure, la page une fois remplie, le stylo se refuse à en écrire davantage. ?a semble être son «calibre» : une page et une demi-heure. Cette fois, Christiane subit le contrecoup de cette séance d'«écriture». Elle a un malaise et Sylvestre doit lui mettre un tampon d'eau de toilette sous le nez. Quand elle revient à elle, elle dit, d'une voix un peu faible : — J'ai comme une crampe dans le bras... — Eh bien, tu m'as fait peur. J'ai cru que tu allais encore avoir une crise de spasmophilie... Rien de grave, mais ces communications perturbent considérablement Christiane et Sylvestre. Ils ne sont pas habitués aux phénomènes médiumniques et ils commencent à avoir un peu peur. Et si tout ça, c'étaient des diableries... Sylvestre dit : — On ne peut pas garder ça pour nous. Il faut qu'on se renseigne... Je vais aller en parler à qui ? Tiens, je vais aller en parler... aux gendarmes ! Drôle d'idée ! Pourtant, cela fait avancer le problème, si problème il y a. A la brigade de gendarmerie, un adjudant, mis au courant, prend les choses avec bonhomie et philosophie : — Ah oui ! J'ai déjà entendu parler de trucs comme ça. Vous savez, nous ici, on en voit de toutes les couleurs. Même dans le domaine du spiritisme et de la parapsychologie (à suivre...)