«Ils nous ont coulés, notre chiffre d?affaires baisse de plus en plus», lance ce jeune commerçant exhibant sa main qui garde les séquelles d?une blessure subie il y a une année. Au cours d?une bagarre, il a reçu un coup avec une barre de fer et, à ce jour, l?affaire est en justice. Son problème, ce sont trois frères, surnommés «Zouaouèche», qui sont devenus puissants au fil du temps. «Ils possèdent tout le marché. Ils ont des tables partout : sur la place et à l?extérieur, sur la voie publique», nous dit notre interlocuteur tout en déclarant que leur puissance, les trois frères la tiennent de l?appui de certains agents de police. Il va plus loin en affirmant :«Les deux ou trois agents en question touchent un salaire mensuel de 60 000 DA des vendeurs qui cotisent dans ce sens, en échange de quoi, ils les laissent tranquilles.» Confirmant les dires des autres commerçants, il nous déclare qu?une femme a été frappée au ventre par l?un des trois frères jeudi dernier et qu?à la suite d?une plainte qu?elle a déposée, «des policiers se sont déplacés au marché et n?ayant pas trouvé l?agresseur, ne sont pas revenus le chercher». Ce jeune commerçant se dit, lui aussi, convaincu que «l?objectif de l?APC est de démolir le marché pour construire un centre commercial et attribuer des locaux aux vendeurs à la sauvette». Il nous donne même le montant de l?enveloppe qui devait y être consacrée : 1,8 milliard de centimes. Notre interlocuteur nous apprend que lui et ses collègues se sont constitués en association et que plusieurs démarches ont été entreprises auprès des autorités (commissaire, wali-délégué de Bouzaréah, wilaya, ministère de l?Intérieur), en vain. «Rien n?a été fait», nous dit-il. «Nous en avons marre, nous ne sommes pas ici pour nous bagarrer, mais pour travailler», conclut-il.