Suggestions n Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) nous fait part des différentes propositions qu'il souhaiterait soumettre au Chef du gouvernement. Le FCE propose quatre mesures principales pour lutter contre l'inflation et stabiliser le pouvoir d'achat dont la plus importante reste, sans doute, celle relative à la réévaluation du dinar. «Une approche contestée par les uns et approuvée par d'autres», dit le président du FCE, Redha Hamiani pour qui «les recommandations du FMI qui a exigé la dévaluation de la monnaie nationale pour favoriser les exportations ne tient plus la route, puisque nos exportations hors hydrocarbures demeurent insignifiantes. La Banque centrale a, jusque-là, joué sur la parité et a réussi à maintenir le dinar dans une stabilité et diminuer l'amplitude de variation, ce qui fait que le flux de change n'a pas été perturbé». Le FCE demande aussi une réduction des droits de douanes et de TVA sur les importations pour, selon lui, réduire le coût de ces dernières. «L'autre facteur qui contribuerait à réduire ce coût est la baisse à 7% de la fiscalité courante (TVA) qui est actuellement à 17% ou, pourquoi pas, à 0%», explique M. Hamiani. L'Algérie n'a pas su profiter de la forte dépréciation du dollar par rapport à l'euro, selon lui. «A l'heure où le dollar a perdu près de 36% de sa valeur, l'Algérie continue à favoriser la zone euro pour tous ses échanges commerciaux, alors que l'essentiel de ses recettes est en dollars. La facture serait nettement inférieure si les importations de l'Algérie étaient en dollars», dit-il. Evoquant la rentrée sociale et les différentes voix qui s'élèvent pour dire qu'elle sera difficile à maîtriser avec les contestations qui s'annoncent sur tous les fronts, M. Hamiani dira que ces prévisions anticipées «ont souvent été démenties par les faits à travers les rentrées précédentes qu'on prédisait chaudes et explosives. Les choses finissent toujours par rentrer dans l'ordre». Il estime, toutefois, que les mesures prises par le gouvernement ces derniers temps pour casser la spéculation ne sont pas à même de répondre aux appréhensions des citoyens. «Le gouvernement a opté pour des solutions conjoncturelles ; or ce dont l'Algérie a besoin, aujourd'hui, c'est une politique structurelle avec des actions anticipées et cohérentes fixant les priorités. Le comité de veille paraît opportun pour étudier et analyser le marché, néanmoins, son installation tardive ne lui permet pas une large marge d'intervention et encore moins la maîtrise de l'envolée des prix». Il déplore dans ce sillage le peu d'intérêt accordé aux propositions de cette force patronale. Pourtant, il est de règle que la réussite de tout programme politique passe, dit-il, par «l'adhésion de toute la société. Malheureusement, le patronat n'est représenté dans aucune des institutions législatives, en l'occurrence l'APN et le Sénat». Rédha Hamiani affirme, par ailleurs, que les augmentations de salaires peuvent être une solution porteuse de dangers dans le futur. C'est pourquoi, il estime nécessaire l'ouverture d'un débat avec le gouvernement autour des propositions du FCE. Mais aussi pour identifier «les causes de tous ces phénomènes qui rongent notre société et trouver les solutions adéquates». Enfin, le déséquilibre que connaît le marché à l'approche du mois sacré laisse supposer qu'«il existe une volonté manifeste de certains circuits de spéculer pour avoir une marge bénéficiaire plus importante. Et la défaillance du circuit de régulation a permis à l'informel d'avoir une forte emprise sur le marché», conclut-il.