Explication n La flambée de l'euro par rapport au dollar se traduit selon les chefs d'entreprises par la hausse des prix sur le marché algérien. La réévaluation du dinar a été la plus importante des propositions dont le Forum des chefs d'entreprise (FCE - syndicat patronal) a fait part au gouvernement, pour mettre fin à la forte hausse des prix à l'importation des matières premières. Celle-ci se répercutant inévitablement sur les prix des produits de première nécessité. Le FCE annonce, en effet, avoir proposé des mesures pour lutter contre l'inflation et stabiliser le pouvoir d'achat en Algérie. Il demande entre autres une réduction des droits de douane et de la TVA sur ces importations, une réduction de la marge bénéficiaire des entreprises et l'augmentation du salaire minimum. Le FCE se dit disponible à soutenir le gouvernement et à participer à toute action. «Nous avons proposé une réflexion globale à mettre en œuvre. Il faut en premier lieu agir sur la parité du dinar», a déclaré le président du FCE, Redha Hamiani, à la presse nationale. Les importateurs, selon M. Hamiani, subissent la décote du dollar face à l'euro et 60% des importations proviennent de la zone euro et sont libellés en euro. L'essentiel des recettes extérieures algériennes, provenant des ventes d'hydrocarbures (97%), sont en dollars, la monnaie de référence sur le marché pétrolier «alors que nous encaissons en dollars une monnaie qui a chuté de près de 30%». La flambée de l'euro par rapport au dollar se traduit, selon lui, par la hausse des prix sur le marché algérien. Le FCE indique par ailleurs avoir demandé aux patrons en tant qu'association de diminuer de leur marge d'intervention «nous voulons inclure le devoir de citoyenneté. Et la défiscalisation par suppression des taxes comme l'a décidé le gouvernement pour la pomme de terre, devrait l'élargir à tous les produits. Les prix baisseront systématiquement puisque nous avons à ce niveau une marge de manœuvre cumulée à 50%». Les importations algériennes, en forte hausse ces dernières années et qui devraient frôler les 25 milliards de dollars en 2007, subissent actuellement le contrecoup de la forte dépréciation du dollar par rapport à l'euro. Les prix de nombreux produits de large consommation comme les céréales, le lait, l'huile et le blé ont connu une brusque augmentation ces dernières semaines sur les marchés mondiaux avec des répercussions quasi immédiates sur le marché algérien. Pour rappel, le gouvernement a annoncé cette semaine sa décision de continuer à subventionner le blé tendre et le lait, deux produits de base de la consommation locale malgré l'envolée de leurs prix sur le marché international.