Contradiction n Si pour les uns la Caisse nationale d'assurance enregistre ces dernières années un excédent qui devrait être réparti entre les branches déficitaires, pour d'autres le déficit est réel et il est étroitement lié aux deux procédés de retraite existants. Pour la première catégorie, la loi concernant la sécurité sociale offre, en effet, un certain nombre d'avantages fondés sur la solidarité professionnelle et entre les générations. Aujourd'hui, le système est équilibré et certaines branches de la caisse à l'image de celle du chômage ont même enregistré un excédent qui devrait, selon cette frange qui a requis l'anonymat, être réparti. La direction générale de la caisse continue, néanmoins, à affirmer que la caisse est déficitaire pour pouvoir maintenir la revalorisation et les rappels des retraites prévus pour 2008, selon nos interlocuteurs. La réforme envisagée par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a pour but, estiment-ils, de réduire les avantages qu'offre cette caisse à cette catégorie. Pour preuve, «le budget national de la Caisse de retraite a été voté avec un excédent de 7 milliards de dinars. Comment peut-on parler, donc, d'un système déficitaire d'autant plus qu'on prévoit des rentrées exceptionnelles de cotisations dues à l'augmentation du Smig, ainsi que les mesures prises contre la fraude sociale qui est passée de 50% à environ 30% ces dernières années ? Ce qui devrait se traduire logiquement par une augmentation». Contrairement à cette approche, la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), par la voix de son secrétaire Ahmed Gadiri, nous a indiqué que «la revalorisation annuelle prévue chaque année au 1er mai se réglera en ce mois de septembre. Et devant les difficultés financières que connaît la caisse, il est prévu une rencontre au début du mois prochain pour discuter du taux de revalorisation estimé initialement à 6%». Concernant l'actualisation des pensions octroyées depuis 1996 jusqu'à 2007, la Fntr affirme que «la Caisse des retraites a procédé à l'actualisation et au payement d'une partie des rappels, alors que l'autre sera réglée au fur et à mesure des possibilités financières de la caisse». De toute façon «tous les retraités bénéficiaires de ce procédé toucheront leurs retraites actualisées», assure M. Gadiri. Les difficultés financières proviennent, en fait, de deux dispositions prises par l'ordonnance 97. La première concerne la retraite proportionnelle qui prévoit le départ à l'âge de 50 ans après 20 ans de travail alors qu'à l'origine la loi prévoyait le départ à 60 ans. Par conséquent, «les concernés par cette disposition percevaient leur retraite dix ans à l'avance sans prévision de ressources», explique notre interlocuteur. La deuxième disposition est la retraite sans condition d'âge, il suffit d'avoir 32 ans de cotisation pour partir à la retraite complète, soit 80% quel que soit l'âge du retraité. «Et, là aussi, la caisse n'a pas prévu de ressources supplémentaires», a t-il ajouté. La fédération demande à, cet effet, que ces deux procédés soient pris en charge par l'Etat. A noter que le montant de ces deux retraites de 1997 à 2007 s'élève à 250 milliards de dinars.