Ambiance n La rentrée scolaire arrive à grandes enjambées, alors on en profite pour faire le plein en matière de fournitures scolaires, tout en essayant la difficile gymnastique de ne pas trop grever le budget familial. Les rayons de la grande distribution, du temps des aswak et des grandes galeries n'étant plus de ce monde, c'est chez les buralistes et les commerçants versés dans la papeterie et même chez des grossistes que le ravitaillement se fait, péniblement et même à l'usure, à l'entame de chaque septembre, le mois de toutes les hantises. Les listes ne sont pas encore entre les mains, mais les soucis ont déjà commencé. «Un parent qui a trois ou quatre enfants scolarisés, vit chaque année, en pareilles circonstances, la vraie galère. Je suis un commerçant, j'ai des enfants qui vont à l'école et je vous le dis : un enfant de première année primaire coûte en moyenne entre 3 000 et 5 000 DA, entre fournitures scolaires et vêtements neufs, et ce, sans compter les frais de scolarité et les petits détails qui manquent et qu'il faut naturellement comptabiliser. Que dire d'une famille qui a trois ou quatre enfants ?», nous affirme un détaillant en papeterie, dont le commerce est situé à l'entrée du marché Clauzel en plein centre d'Alger. Les étalages de sa boutique sont superbement garnis. Le tout dans une parfaite organisation. Tout un rayon est réservé aux cahiers. Les 192 pages Alif, de fabrication locale et vendus au prix de 68 DA l'unité, sont prédominants. Explication : «Les enseignants demandent généralement ce type de cahiers aux élèves parce qu'ils sont de meilleure qualité et répondent aux normes.» Mais ce qui risque d'accabler davantage les budgets des familles ce sont les prix affichés. Par rapport à l'année précédente, chaque fourniture scolaire a augmenté de 5%, voire 10%, même la gomme ou le taille-crayon. «Pour ce qui est des cahiers, les fournisseurs expliquent l'augmentation par l'envolée de l'euro, lui-même responsable de l'envolée de la tonne de papier sur le marché mondial», nous expliquera-t-il visiblement en fin connaisseur. «Alors, s'il faut ajouter 5 DA pour chaque article, autant ne pas envoyer les enfants à l'école et on est en paix», intervient soudainement un quinquagénaire, avec un journal en main et qui, visiblement, aura suivi attentivement les argumentaires, peu convaincants à son goût, du vendeur. Dans une autre papeterie, sise celle-là, à la bruyante rue Hassiba-Ben-Bouali, le décor est également impeccable. Des trousses de toutes les couleurs, des équerres, des rapporteurs, des compas, des cahiers et de la pâte à modeler nous rappellent le bon vieux temps lorsque l'instituteur nous apprenait, au début de notre scolarité, comment ranger et prendre soin de nos affaires. La nostalgie s'étiole presque d'elle-même lorsque le propriétaire étale sur son comptoir une feuille portant l'estampille du ministère de l'Education nationale et dans laquelle on peut énumérer presque la totalité des fournitures scolaires que les enseignants auront à recommander aux élèves, le jour de la rentrée. Une quarantaine d'articles dont le total atteint approximativement plus de 750 DA par enfant avec éventuellement des rallonges qui vont en augmentant en fonction des paliers des élèves.