Dans les villes comme à la campagne, ils seront nombreux, notamment les fillettes, à rester sur le carreau, leurs parents ne pouvant financer les fameuses listes de fournitures scolaires. La rentrée scolaire comme tous les moments de grande consommation met en relief les profondes disparités sociales et les incohérences du système de distribution commercial. Les ménages laminés par un taux d'inflation agressif ne peuvent pourtant faire l'économie de ces dépenses destinées à garantir à leurs enfants une scolarité sans heurts et surtout sans complexes. Heureusement pour ces bourses et malheureusement pour les normes de qualité, les marchés sont inondés de produits asiatiques venus au renfort de la classe moyenne. L'informel se substitue ouvertement au commerce légal, entendre par là les commerçants déclarés payant taxes et charges. Chacun sachant que les services des impôts s'en prennent plus facilement au commerce légal qu'à la multitude des activités informelles. Mais c'est un autre débat, la paix sociale passant aussi par quelques entorses à la réglementation. Pourtant comme chaque rentrée, cette abondance ne profitera pas à tous les enfants. Dans les villes comme à la campagne, ils seront nombreux, notamment les fillettes, à rester sur le carreau, leurs parents ne pouvant financer les fameuses listes de fournitures scolaires. Il est certain qu'une fois les élèves rentrés et l'année bien entamée, ministres et personnalités distribueront, sous les projecteurs des caméras, des trousseaux scolaires et parleront longuement de la répartition de sommes importantes au titre de la solidarité scolaire. En attendant, les familles s'endettent, des enfants sont condamnés à l'analphabétisme par la pauvreté, l'éloignement et l'absence d'infrastructures parascolaires. Alors tous les gadgets et fournitures proposés dans les marchés du pays ne remplaceront pas une véritable politique de solidarité nationale et de justice. G. K.