Dans les rues d'Alger, les commerçants se mettent de la partie. Cartables, sacs à dos et autres fournitures sont exposés avec des étiquettes sur lesquelles est inscrit le prix. 650 DA pour un sac à dos de couleur rose et tout en motifs, avec la belle Barbie comme «petite amie». C'est un sac à dos pour filles. «Il n'y a pas un prix fixe pour les sacs à dos. Tout reste tributaire de la qualité et du design. Les sacs à dos les mieux cotés et donc les plus chers sont ceux munis de roulettes et que les élèves devront traîner en allant à l'école», précise un spécialiste de papeterie. Les garçons préfèrent, eux, des sacs à dos style Beckham, Zidane et Ronaldinho, histoire d'aller rejoindre les bancs tout en rallongeant la récréation. Ces cartables qu'on met généralement en bandoulière ont depuis longtemps détrôné — air du temps oblige — les cartables classiques. Ces derniers se font de plus en plus rares. Les tabliers exposés sont si beaux que des enfants collés à leurs parents ne se privent pas de demander eux mêmes le prix aux vendeurs. Tout une gamme de tabliers est proposée et cela pour toutes les bourses. «250 DA pour le plus simple jusqu'à 1 500 DA, voire plus pour les produits d'importation», nous affirme un jeune qui refuse toutefois de nous signaler le nombre d'intermédiaires qui arrivent à placer le prix d'achat très haut. Si certains vendeurs accusent les grossistes et autres importateurs, coupables à leurs yeux d'avoir fixé une marge de bénéfice hors normes, d'autres en revanche, font carrément dans la provocation : «Qui a dit que les Algériens n'ont pas d'argent. Vous voyez bien que tout le monde possède une voiture neuve… alors comment ne pas acheter un tablier ou un sac à dos à 1 500 DA, sinon plus ?», ironise un propriétaire dont les prix affichés dissuadent bon nombre de parents à entreprendre une quelconque négociation.