Résumé de la 4e partie n Jean le fidèle, qui comprenait le langage des animaux, entendit les corbeaux faire le récit des épreuves qui attendaient le roi et toutes les ruses auxquelles il devait recourir pour les surmonter. Après avoir dit cela, les trois corbeaux s'envolèrent, et Jean demeura plongé dans ses tristes pensées, sachant cette fois qu'il ne pouvait sauver son maître qu'au péril de la sienne. Comme les corbeaux l'avaient dit, dès que le bateau eut accosté, un cheval à la robe de feu apparut sur la plage, et le roi enthousiasmé par son allure, s'apprêta à l'enfourcher. Jean le fidèle n'eut que le temps de saisir le pistolet dans les fontes et d'abattre l'animal. Alors les autres serviteurs, jaloux de Jean, s'écrièrent : «Quel massacre inutile ! Ce cheval aurait été le plus bel ornement des écuries royales.» Mais le roi les fit taire. «Il est mon Jean, dit-il, tout ce qu'il fait est bien fait.» Les jaloux se regardèrent, déçus, mais ne purent insister. Avec des clameurs de joie, un cortège triomphal se forma qui accompagna le jeune monarque et la princesse jusqu'à leur château. Là, dans la première salle, étalée sur un large fauteuil, se trouvait une robe de mariée, si belle qu'elle paraissait tissée d'or et d'argent. En la voyant, le roi voulut la prendre et l'offrir à sa fiancée, mais Jean veillait. De ses mains gantées de cuir il se saisit de la robe et la jeta dans la cheminée où brûlait un grand feu. De hautes flammes bleues s'élevèrent, répandant une odeur épouvantable, mais les serviteurs du roi, saisissant cette nouvelle occasion de nuire à Jean et de le ruiner dans l'esprit de son maître, s'écrièrent : «Il est devenu fou. Il a brûlé la robe de la mariée ! «Laissez-le, leur dit le roi, il est mon fidèle Jean. Ce qu'il fait ne peut être que bien fait.» Et pourtant, il commençait à s'étonner de le voir agir de cette façon et le priver tour à tour d'un cheval tel qu'il ne pourrait jamais en avoir dans ses écuries et d'une robe telle qu'aucun tailleur de son royaume n'aurait pu l'imiter. Quelques jours plus tard, le mariage royal fut célébré en grande pompe. Après la cérémonie, un fastueux bal fut donné et la mariée fut la première à danser. Le fidèle Jean ne la quittait pas des yeux et commençait à croire que les corbeaux s'étaient trompés, lorsque soudain, il la vit pâlir et s'affaisser sur le sol, blanche comme morte. Tous les assistants crièrent et s'affolèrent, mais le fidèle Jean, les écartant, se précipita, releva le corps inanimé et, l'emportant dans la chambre royale, l'étendit sur le lit. Puis saisissant son poignard, il fit jaillir trois gouttes de sang du poignet droit de la reine et les jeta au loin. (à suivre...)