Résumé de la 3e partie n Quand la princesse s'arrache enfin à la contemplation, qui avait duré des heures dans les cales, des merveilles en or, le bateau avait pris le large. «Ah ! s'écria-t-elle, je suis trahie ! Un vil marchand m'a prise au piège et m'emporte loin de mon père. — Rassurez-vous, lui dit le roi en la prenant par la main, il est vrai que je vous ai enlevée par ruse, mais je ne suis pas un vil marchand. Mon père était un roi aussi puissant que le vôtre et je suis votre égal par la naissance. J'ai agi par ruse, mais l'amour est mon excuse : je ne pense qu'à vous depuis ce jour où j'ai découvert votre portrait, et je ne saurais plus vivre sans vous.» Quand la princesse entendit ces mots, son cœur changea, elle regarda le roi avec plus de complaisance et accepta de devenir sa femme. Le voyage se poursuivit dans le calme et le bonheur, mais un jour où Jean le fidèle, assis sur le pont, jouait de la flûte, il vit voler trois corbeaux. Il écouta ce qu'ils disaient, car il comprenait le langage des bêtes. Le premier croassait : «Le roi croit avoir conquis la princesse du Castel d'Or. — Il n'est pas au bout de ses peines, répondit le second. — Hélas ! bien des épreuves l'attendent encore», fit le troisième. Alors le premier reprit : «Quand il abordera dans son royaume, un cheval couleur de feu bondira vers lui. S'il l'enfourche, ce cheval l'emportera dans les airs, et jamais plus il ne verra celle qu'il aime. — Il y a un moyen d'éviter ce malheur, dit le second corbeau. — Oui, reprit le premier, il y en a un. Si quelqu'un prend le pistolet qui se trouve dans les étuis de la selle et abat la bête, le jeune roi sera sauvé. Mais qui peut savoir cela ? Et si quelqu'un le savait et le disait, il serait immédiatement changé en pierre depuis la plante des pieds jusqu'aux genoux.» Alors le second corbeau reprit la parole. «Mais ce n'est pas tout, dit-il. Même si le jeune roi échappait à ce danger, il n'aurait pas encore conquis son épouse. Quand celle-ci entrera dans son palais, elle verra une robe de mariée, si belle qu'elle ne pourra résister au désir de l'essayer. Alors, elle sera perdue, car la robe est de soufre et de poix et la consumera jusqu'à la moelle des os. — N'y a-t-il aucun moyen de la sauver ? demanda le troisième. — Il n'en est qu'un seul. Mettre une paire de gants de cuir, lui enlever sa robe et la jeter au feu. Mais qui fera cela ? Personne ne le sait, personne ne le devinera et quiconque le saurait et le dirait serait changé en pierre depuis les genoux jusqu'au cœur.» (à suivre...)