Vandalisme n «Ils trouvent un immense plaisir à jeter des pierres sur le train en marche.» Il s'agit de certains jeunes parmi les riverains de la voie ferrée au niveau des localités comme El-Harrach, Oued S'mar, Corso, Dar El-Beïda et Boudouaou. «Ces gens n'hésitent pas à mitrailler le train avec des cailloux. Leur intention est claire : blesser les voyageurs et casser les vitres. C'est arrivé à maintes reprises.» En effet, beaucoup de vitres sont cassées dans le train Alger-Boumerdès. «Mon Dieu ! je n'arrive pas à comprendre comment ils pensent ces gens-là ! Le malheur c'est que ces gamins apaches sont en présence des adultes qui ne font rien pour les dissuader de caillasser le train.» Les voyageurs se mettent debout, s'abritent de l'autre côté du train évitant de se retrouver devant les vitres ou du moins ce qui en reste, dès qu'ils voient des gamins debout sur les plaines de Corso ou de Oued S'mar prêts à attaquer. «Ce geste est presque instinctif pour les habitués du train», dit avec une pointe d'humour un agent de sécurité dans le train Alger-Boumerdès. Il rappelle le mouvement de grève observé il y a quelques années lorsqu'un conducteur de train a été aveuglé par un jet de pierre au niveau de Oued S'mar. Omar, qui a travaillé aussi dans le train d'Alger-Chlef-Oran nous a expliqué que ce phénomène (jet de pierres) est spécifique aux bidonvilles de la banlieue Est d'Alger et ça arrive rarement à l'intérieur du pays. «Nous n'avons jamais eu de problèmes avec les jeunes bergers lors de notre voyage vers l'Ouest. A la banlieue est d'Alger, ce sont surtout les gamins des bidonvilles qui nous attaquent. J'ai l'impression qu'ils se défoulent et s'extériorisent en jetant leur misère et leurs ennuis d'adolescence sur les trains», explique-t-il. Il raconte que de temps en temps, des voyageurs sont touchés et blessés, parfois gravement. «Tous les moyens sont bons pour attaquer le train, pierres, bouteilles vides, morceaux de fer, tire-boulettes… Une fois, nous avons fait monter dans le train des éléments des services de sécurité. Au niveau de la gare de Birtouta, l'attaque a commencé. Le train s'est arrêté et les éléments ont traqué les gamins. Résultat : aucun suspect n'a été arrêté car ils se sont cachés chez eux. Le lendemain c'était la surprise. Les adultes et pour venger leur honneur nous ont attaqués avec des blocs...» raconte un agent de sécurité.