Décision n Comme attendu, les congressistes ont opté pour la participation du parti aux prochaines élections locales pour «se rapprocher davantage de la population». Les travaux du 4e congrès du FFS ont pris fin aujourd'hui à l'aube avec la réélection, sans surprise, de Hocine Aït Ahmed à la tête du parti. Le charismatique fondateur a obtenu 582 voix contre seulement 34 pour l'autre candidat, le jeune Mourad Menaï. Les congressistes ont également élu 90 membres du Conseil national dont 3 femmes. Comme ils ont adopté les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de l'ONU, de la charte du militant et de l'élu ainsi que de la charte de l'éthique de l'Internationale socialiste. Selon le porte-parole du congrès, Karim Tabou, qui s'exprimait hier lors d'un point de presse, «l'adhésion au FFS ne sera plus une simple formalité administrative puisque désormais tout postulant devra répondre aux exigences politiques du parti». Par ailleurs, c'est sans surprise que les congressistes ont opté pour la participation aux prochaines élections locales «pour se rapprocher davantage de la société». Pour en revenir à la cérémonie d'ouverture qui a eu lieu jeudi à la mutuelle des matériaux de construction de Zeralda, il y a lieu de relever les interventions remarquables de Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche qui ont presque volé la vedette au chef et fondateur du parti. En allusion à la crise interne qui secoue le parti, l'ancien secrétaire général du FLN rappelle d'emblée aux 1 300 congressistes que les congrès sont «certes, faits pour débattre des problèmes internes, mais il ne faut pas perdre de vue les véritables problèmes du pays qui, eux, se trouvent en dehors des assises. Dans une brève mais très percutante intervention, le vieux Mehri aura tout dit et résumé pour conclure à la nécessité d'un «changement radical du système» qui ne peut se résumer à une simple révision constitutionnelle pour la simple raison que «tous les problèmes auxquels nous faisons face sont nés en dehors de la Constitution». Mouloud Hamrouche se dit, lui, convaincu que «le changement du régime ne peut se faire qu'avec le changement des hommes». Paradoxalement c'est Hocine Aït Ahmed qui a quelque peu tempéré ses propos même s'il a tenu à rappeler les positions de principe du parti et à réitérer la même appréciation de la situation du pays en constatant que «l'Etat est plus que jamais privatisé», «la société de plus en plus étatisée», «les rapports sociaux sont emprunts de violence». Evoquant évasivement la crise interne, Aït Ahmed reconnaît que «nul n'est exempt de défauts» et que «les textes du parti consacrent la concertation et le débat». «Mais, prévient-il, aucun texte ne peut être brandi pour casser l'âme du FFS avant de lâcher cette phrase énigmatique : ‘'Aucun texte ne peut arrimer le FFS à je ne sais quelle communauté fût-elle génétique''.»