Résumé de la 1re partie n Micheline remarque que quelque chose ne va pas chez son ami yougoslave, Franjié. Les vacances pourtant se déroulent normalement. Mon pauvre chéri. Tu n'aurais pas dû rester au soleil sur le bateau. Tu es certain de ne pas me faire une insolation ? — C'était horrible, Micheline. Tu sais, je n'aime pas ça. C'est comme si Franjié allait bientôt mourir. Le reste du séjour se passe le mieux du monde. La plage, le petit marché, les cafés à musique le soir. Les Formentier rentrent à Paris en disant : — Pour la prochaine escale c'est vous qui venez chez nous... Au mois de décembre, Emmanuel Formentier reçoit une lettre de son ami yougoslave. Il l'ouvre avec impatience mais son visage pâlit. Micheline demande : — Qu'est-ce qu'il raconte, notre marin ? — Il dit qu'il est gravement malade et demande si nous pourrions l'héberger pour qu'il puisse consulter des spécialistes français. — Gravement malade ? Il te dit ce qu'il a ? Emmanuel hésite : — Il dit qu'il a le sida ! — Le sida ? Quelle horreur ! Mais comment a-t-il pu attraper ça ? — Tu sais, il est divorcé. Et toute l'année à faire le tour du monde. L'Australie un jour, l'Afrique du Sud, les Etats-Unis, le Brésil... Va-t-en savoir. Le pauvre. Qu'est-ce qu'on lui dit ? — Tu lui envoies un télégramme et tu mets: ta chambre est prête. Quelques jours plus tard, Franjié arrive de Bilbao. Les Formentier lui réservent un accueil chaleureux : — Tu as une très bonne mine. Il faut t'accrocher. Je t'ai pris un rendez-vous avec le professeur Finkelkraus, pour la semaine prochaine... Tu vas voir, tu vas t'en sortir. Franjié semble assez abattu : — Non, ma vie est foutue. Je sais que je ne m'en sortirai pas. Depuis mon divorce, je ne pense qu'à mourir. Franjié ouvre son portefeuille et en sort un billet de cinq cents francs : — Tiens ! Je veux absolument participer aux frais de mon séjour chez vous. — Mais tu es fou ou quoi ? Pas question d'argent entre nous... Franjié insiste et Emmanuel range le billet en grommelant : — A quoi ça sert, les amis ? Ce n'est pas parce que tu vas manger la soupe avec nous... — Mais, dès le lendemain, Emmanuel demande à Micheline : — Tu n'as pas vu où j'ai rangé le billet de cinq cents francs de Franjié ? Impossible de le retrouver. Il me semble bien que je l'ai mis dans ma poche revolver. Il n'y est pas... Ce n'est pas pour la somme, mais c'est idiot. J'ai fouillé partout, même dans la corbeille à papiers. Le billet demeure introuvable... Franjié, quant à lui, ne va pas mieux. Au contraire. Au bout de quelques semaines, son état s'aggrave. Il souffre énormément. Il faut l'hospitalier. Il s'est montré si sympathique que tous ceux qui ont fait sa connaissance se relaient pour lui rendre visite sur son lit de douleur. Jusqu'au jour où l'hôpital Lariboisière appelle : — Madame Formentier ? C'est pour vous dire que M. Vukovitch est décédé cette nuit. (à suivre...)