Résumé de la 2e partie n Le groupe d'amis se rend au cimetière où la tombe de l'esprit les a «invités». Un jeu qui s'annonce très aventureux. Incroyable ! (Henriette Falloux) c'est le nom que le verre nous a indiqué. Elle est morte il y a trente-cinq ans. — On pourrait dire une petite prière pour elle. Une fois le «Notre-Père» récité un peu nerveusement, on n'oublie pas de poser la rose rouge sur la tombe. Et puis, il ne reste plus qu'à rentrer. La nuit paraît soudain bien fraîche pour la saison. Une fois revenue au salon, la compagnie considère la table, le verre et les cartons : — C'est quand même bizarre. Et si on recommençait, pour voir ? L'enthousiasme est un peu refroidi. Mais, après tout, pourquoi pas ? On remet le verre en place. On change les «médiums» et on repart pour un tour. Sylvie dit : — Henriette, es-tu là ? Le verre, comme s'il n'attendait que ça, saute vers une première lettre : — O.U.I. ! — Es-tu contente de notre visite ? — Oui. Merci pour la rose ! La jeune femme qui a eu l'idée de la rose se met à pleurer doucement : — Arrêtez ! ?a suffit ! Le verre, toujours maintenu au contact léger des doigts, semble pris de frénésie et le message arrive, rapide, lettre par lettre : — Bonsoir. Nous allons nous coucher. A bientôt ! Puis il balaye d'un mouvement circulaire tous les cartons et les fait tomber sur le soI. C'est fini pour ce soir. Il ne parlera plus. Tout le monde va se coucher en espérant trouver le sommeil. Mais les Verderet ne sont pas au bout de leurs contacts avec Henriette Falloux. Pris par le virus, ils renouvellent les séances de verre parIeur. Marie-Thérèse insiste beaucoup pour que chaque séance soit précédée d'une petite prière en commun : Pour éviter les mauvais esprits ! Les voisines les plus âgées ont confirmé : — Ah oui, on l'a bien connue, cette pauvre Mlle Falloux. Elle était infirme de naissance. Ses jambes étaient atrophiées. Elle est morte vers la fin de la guerre. Elle habitait bien chez vous. Désormais, Henriette, à chaque fois qu'on l'appelle, répond avec une vivacité qui impressionne. Elle donne son avis, plus ou moins favorable, sur tout : les aménagements de sa maison, la couleur des papiers peints, la disposition du jardin. C'est au point que les Verderet n'osent plus envisager aucun changement sans «consulter» Henriette. Et cela dure pendant dix ans. Pour les dix ans de leur installation, les Verderet donnent une grande fête : On va faire un bal costumé. Sur le thème des «Contes et légendes». Tous leurs amis sont là. Le Chat botté et Barbe-Bleue, Cendrillon et Riquet à la houppe, le Petit Poucet et la Belle au bois dormant, Blanche-Neige, son prince Charmant et la méchante reine. Un photographe professionnel fait un reportage. On tire un feu d'artifice. En développant les clichés, on découvre avec incrédulité un personnage que personne n'a vu. Pourtant pas d'erreur, là, au milieu des feux de Bengale, il y a quelqu'un que personne n'identifie. Quelqu'un que personne ne reconnaît : un Petit Chaperon rouge, avec son petit panier, qui tient aussi une grosse poupée. Et qui n'a pas de jambes. Comme Henriette Falloux. Après cette apparition, elle ne se manifestera plus jamais.