Résumé de la 80e partie n Le Renard avait enregistré les voix de Neil et Sharon. Il doit les faire écouter à Steve et récupérer la rançon. Il était même allé à l'enterrement de Callahan. L'enterrement ! Il savait où laisser la cassette ! Dans un endroit où il était sûr que quelqu'un la trouverait ce soir et la remettrait à son destinataire. Satisfait, il alla chercher pour Sharon et Neil du café, du lait et des petits pains. Il pensait rester un bon moment avec eux et leur en donner une partie tout de suite, et l'autre plus tard, avant de les quitter. Il ne voulait pas que Sharon le trouve désagréable. En s'éloignant de la voie de Mount Vernont il eut I'impression bizarre d'être surveillé. Son instinct le trompait rarement pour ces choses-là. Il s'arrêta pour écouter. Il crut entendre un bruit, et revint sur ses pas, sur la pointe des pieds. Mais ce n'était qu'une de ces pauvres clochardes qui remontait la- rampe vers le haIl. Elle avait sans doute dormi sur le quai. Avec un soin infini, il détacha le fil métallique fixé au sparadrap sur la porte de la pièce. Il sortit délicatement la clef de sa poche et l'introduisit dans la serrure. Ouvrant la porte centimètre par centimètre, pour éviter de tirer sur le fil, il se glissa dans la pièce et referma la porte. Il alluma le tube de néon et poussa un grognement de satisfaction. Sharon et l'enfant étaient exactement comme il les avait laissés. Le garçon ne pouvait pas le voir à cause du bandeau, mais derrière lui, Sharon leva la tête. Posant ses paquets par terre, il se précipita vers elle et retira le bâillon. «Il n'était pas très serré, cette fois», lui dit-il. Il croyait déceler une sorte de reproche dans ses yeux. «Non.» Elle était très nerveuse, mais d'une façon différente. Son regard trahissait la peur. Il ne voulait pas qu'elle ait peur de lui. «Vous n'avez pas peur, n'est-ce pas, Sharon ?» Sa voix était horriblement douce. «Oh ! non... pas du tout ! — Je vous ai apporté de quoi manger. — Oh ! c'est très gentil... mais ne pourriez-vous pas oter le bâillon de Neil, s'il vous plaît ? Et, je vous en prie, détachez-nous, juste les mains, comme avant.» Ses yeux se rétrécirent. Il y avait quelque chose de changé en elle. «Bien sûr, Sharon.» Il fourra son nez tout contre sa figure. Ses doigts avait une force incroyable ; il réussit à défaire les nœuds en une minute. Une fois les mains de Sharon libérées, il se tourna vers le petit garçon. L'enfant eut un mouvement de recul et se blottit contre Sharon. «N'aie pas peur, Neil, dit-elle. Souviens-toi de ce que nous avons dit. — Et qu'avez-vous dit, Sharon ? — Simplement que le papa de Neil allait vous donner l'argent que vous réclamiez et que demain vous révéleriez l'endroit où vous nous cachez. Je lui ai dit que je partais avec vous, mais que son papa arriverait tout de suite après notre départ. N'est-ce pas la vérité ?» (à suivre...)