L'administration Bush, déjà en butte à maintes difficultés en Irak, était confrontée mardi à un ennui supplémentaire avec l'embarrassante mise en cause d'une société de protection américaine dans une fusillade qui a fait dix morts, dont neuf civils, à Bagdad. Cette affaire n'a pas seulement exacerbé l'animosité des Irakiens envers des sociétés comme Blackwater accusées d'avoir la détente trop facile pour défendre des étrangers. Elle risque de renforcer le sentiment anti-américain en Irak. Elle met à l'épreuve les assurances du gouvernement américain quant à l'instauration d'un Etat de droit en Irak et au respect de la souveraineté du gouvernement irakien. Face à un tel dilemme, le gouvernement américain a exprimé ses regrets et a promis une enquête «ouverte et transparente». Mais il n'a pris aucun autre engagement vis-à-vis de son «partenaire» irakien et a envisagé la possibilité que les employés de Blackwater n'aient pas à rendre de comptes. Le gouvernement irakien accuse Blackwater, qui participe à la protection du corps diplomatique américain, d'avoir ouvert le feu sans discrimination dimanche à Bagdad alors qu'il escortait un convoi de responsables. Il lui a retiré sa licence. La direction de Blackwater a déploré les pertes humaines, mais a assuré que ses employés avaient agi en état de légitime défense. Sans trancher cette question, le département d'Etat a dit que le convoi avait effectivement été pris sous un feu hostile. Seule l'enquête permettra d'établir les circonstances de la fusillade, a dit le porte-parole de Condoleezza Rice.