Expérience n En sillonnant le continent africain depuis trente-quatre ans, de la Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Cameroun en passant par le Bénin ou l'Ethiopie, Peter Schnittger le technicien et expert allemand de la Fifa, a marqué son temps et son passage. L'Algérie n'est peut-être qu'une énième étape pour cet infatigable bourlingueur qui a débuté sa carrière en 1968 en tant que technicien-éducateur dépêché par un organisme fédéral allemand d'aide au développement, la GTZ (Gesellschaft für tecchnische Zusammenarbeit, société pour la coopération technique) que notre pays connaît bien dans d'autres domaines que ceux du sport ou du football. De tous les techniciens allemands, parmi lesquels on peut citer les Manfred H?ner (Zaïre, Sénégal), Karl Heinz Weigang (Mali, Gabon, Cameroun), Otto Pfister (Zaïre, Ghana, Togo, Sénégal, Egypte), Reinhard Fabisch (Zimbabwe) ou Wilfried Sch?ffer (Cameroun), qui ont exercé en Afrique, Schnittger demeure le plus emblématique et le plus efficace en travail de profondeur, même s'il n'est pas le plus titré. Le professeur d'éducation sportive, natif de Hanovre, a débuté sa carrière avec les Eléphants de Côte d'Ivoire qu'il avait emmenés en demi-finales de la CAN-1970 avant de prendre en charge les Lions indomptables du Cameroun dont il forgera la réputation à travers un club, le Canon de Yaoundé, surnommé le Bayern du Cameroun qu'il construisit de toute pièce. Il forme ainsi les générations des Tsebo, Mvé, Ndoga et autres Ndongo, puis plus tard d'autres générations dans d'autres pays comme au Sénégal où il a réussi à mettre les fondements d'une stratégie qui continue à payer jusqu'à aujourd'hui. L'équipe qui a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde 2002 sous l'ère Metsu, c'est le travail de Schnittger. Défenseur du développement durable et précurseur de la formation dans le continent, Peter Schnittger sillonnera longtemps l'Afrique avec une fidélité sans faille (avec une parenthèse de deux ans en Thaïlande), loin du statut de mercenaire qui colle à certains entraîneurs. La méthode Schnittger est simple et cible le long terme : développer des structures d'encadrement, de détection et de formation des jeunes ; organiser un championnat local valable autour de clubs stables pour conserver le maximum de ces jeunes. Souvent, il a cumulé les fonctions d'entraîneur et de directeur technique national en insistant sur une formation de base et un passage obligatoire au niveau local avant de percer dans le monde professionnel, en Europe notamment. Il a assisté à la finale «interrégions» des jeunes l Hier, au stade de Zéralda, Peter Schnittger était tout heureux d'assister à la finale du tournoi final interrégions qui n'est autre que l'aboutissement d'un long travail de sept mois (débuté en février avec la série de cycles de formations pour les encadreurs dans le cadre de l'opération nationale de prospection, de détection et de formation de jeunes talents non structurés. Un sujet sur lequel nous reviendrons dans le détail dans nos prochaines éditions. Les quatre sélections régionales dégagées peuvent entamer dès le mois prochain une formation de trois ans pour donner, pourquoi pas, quelques futurs cracks qui tireront le football algérien vers le haut.