Apparition n Il a fallu attendre la troisième journée de compétition pour voir sur le banc de touche des entraîneurs nationaux driver leurs sélections respectives, alors qu'auparavant les quatre équipes des rencontres des groupes A et B ont été coachées par des techniciens étrangers. Il y avait ainsi les Français Claude Leroy et Robert Nouzaret pour le match d'ouverture Ghana – Guinée, leur compatriote Henri Michel et le Néerlandais Ari Shans pour Maroc – Namibie pour le compte du groupe A. Dans la foulée, le groupe B permettait à deux autres Français de se distinguer : Gérard Gili, sélectionneur de la Côte d'Ivoire, de prendre le dessus sur l'Allemand Berti Vogts, entraîneur du Nigeria, et à Jean-François Jodar, le patron technique du Mali, de battre l'autre Allemand Reinhard Fabisch son homologue du Bénin. C'est dire la domination des entraîneurs étrangers qui confirme la tendance des nations africaines de recourir aux compétences européennes, notamment, pour mener à bien les missions de leurs sélections respectives. En effet, sur les 16 techniciens présents à la 26e édition de la CAN, 12 sont étrangers : la palme revenant aux Français avec sept entraîneurs si l'on compte le Franco-Polonais Henryk Kasperszak, suivis des Allemands avec trois techniciens, un Néerlandais et un Brésilien, le seul hors communauté européenne. Il a fallu attendre la troisième journée de compétition pour voir sur le banc de touche des coachs issus du pays d'origine de leur sélection, en l'occurrence l'Egyptien Hassan Shehata qui a frappé très fort d'entrée en dominant le Cameroun de l'Allemand Otto Pfister (4 à 2), après avoir emmené les Pharaons au score en 2006, et le Zambien Patrick Phiri qui a battu son homologue soudanais Mohamed Abdallah (3 à 0), pour le compte du groupe C. Ce soir, on pourra suivre l'entrée en lice de l'Angola, la quatrième sélection entraînée par un technicien local, Luis Oliveira Gonçalves qui sera confronté au champion du monde Carlos Alberto Parreira, intronisé à la tête de l'Afrique du Sud pour préparer la sélection du pays qui abritera la première Coupe du monde sur le continent africain. L'autre rencontre de ce groupe D opposera les Tunisiens du Français Roger Lemerre, double champion, d'Europe (2000) et d'Afrique (2004), au Sénégal de son compatriote à moitié Henryk Kasperszak. Et le recours, en Afrique, à des sélectionneurs étrangers souvent de grand standing, ne date pas d'aujourd'hui puisque dès les premiers débuts de la CAN leurs compétences, leur science, leur expérience et leur savoir-faire étaient souvent sollicités. La preuve est que la seconde édition de l'épreuve continentale, gagnée par l'Egypte, l'a été sous la houlette du Hongrois Josep Titkos qui ouvre la voie à quatre autre techniciens de l'Europe de l'Est, qui était l'école privilégiée des années 60 et 70, d'inscrire leurs noms sur le socle du trophée africain (un Hongrois, deux Yougoslaves et Un Roumain). À partir de 1980, année où le seul étranger hors Europe, le Brésilien Otto Gloria, vainqueur avec le Nigeria du premier titre de la CAN, les nations du continent changent de cap pour faire plus appel à des techniciens de l'Europe de l'Ouest, et plus particulièrement les Français et à un degré moindre les Allemands (avec les Schnittger, Pfister, Schaëffer, …). Depuis cette date, tous ceux en tous les cas qui ont gagné déjà le trophée africain sont soit Français (trois), Gallois (01), Allemand (01) ou Néerlandais (01). Au total, ils sont 13 étrangers à avoir gagné la CAN sur les 25 éditions déjà disputées, soit un peu plus de la moitié (52%), ce qui n'est pas négligeable dans la balance des forces en présence depuis plus de cinquante ans de coupe d'Afrique. Cette tendance n'est d'ailleurs pas prête à s'arrêter, bien au contraire puisque les fédérations du continent visent de plus en plus la qualité, même les plus pauvres d'entre elles comme le Bénin qui avait fait appel sans hésiter au Français Philippe Troussier, surnommé le « sorcier blanc ». Que dire alors de Parreira, le premier champion du monde (avec le Brésil en 1994) et vainqueur de la Copa America, de se retrouver au Ghana avec les Bafana Bafana en compagnie d'un certain Alain Gaspoz, 37 ans et entraîneur de son état du club suisse de cinquième division du FC Bagnes et ex-joueur du FC Sion, qui n'est autre qu'un international et défenseur béninois qui a déjà joué le dernier match contre le Mali ! C'est un peu ça aussi l'Afrique. Sélectionneurs présents à la CAN l Angola - Luis Oliveira Gonçalves l Bénin - Reinhard Fabisch (Allemagne) l Cameroun - Otto Pfister (Allemagne) l Côte d'Ivoire - Gérard Gili (France) l Egypte - Hassan Shehata l Ghana - Claude Le Roy (France) l Guinée- Robert Nouzaret (France) l Mali - Jean-Francois Jodar (France) l Maroc - Henri Michel (France) l Namibie - Ari Schans (Pays-Bas) l Nigeria - Berti Vogts (Allemagne) l Sénégal - Henry Kasperczak (Pologne) l Afrique du Sud - Carlos Alberto Parreira (Brésil) l Soudan - Mohamed Abdallah l Tunisie - Roger Lemerre (France) l Zambie - Patrick Phiri