Aïn Naga, distante de 45 km de Djelfa et de 22 km de Messaâd (l'antique Castellum Dimmidi), est une très belle région réputée pour ses jardins et ses vergers, avec des sources abondantes. Mais ce qui fait la notoriété de Aïn Naga, ce sont surtout ses sites préhistoriques qui sont parmi les plus importants du nord de l'Algérie. Les industries découvertes – un outillage microlithique abondant – appartiennent au captien et au néolithique. On pense que le capsien de Aïn Naga est l'un des plus anciens du Maghreb et se situe entre le VIIIe et le IXe millénaire avant J.-C., le néolithique est également ancien puisqu'il remonte au VIe millénaire avant l'ère chrétienne. Sur les parois de grès entourant les jardins, on trouve plusieurs gravures représentant des scènes et des personnages. L'une des plus belles est celle que les préhistoriens ont baptisé «Les amoureux timides» et qui représente un couple enlacé. «Aïn Naga a souvent été traduit par l'arabe, aïn naga, où naga est donné comme la forme dialectale de naâqa, chamelle», autrement : source de la chamelle. Mais naga peut s'interpréter aussi par le berbère : ngi «s'écouler, être en crue», si fréquent dans la toponymie maghrébine où il est associé justement à des lieux où se trouvent des points ou des cours d'eau.