Portrait n Prénom : Omar. Age : 47 ans. Taille : 2 mètres environ. Poids : 88 kilos. Profession : plombier. Signe particulier : il quitte rarement la cuisine durant le ramadan ! Pour ce père de quatre enfants, il est hors de question que sa femme ou une autre personne lui prépare à manger durant ce mois. C'est lui-même qui s'en charge ! On n'est jamais mieux servi que par soi-même, dit le proverbe ! La journée commence très tôt pour cet ancien militaire : après la prière d'essobh, il revient à la maison pour se reposer un peu avant de partir au travail. Comme il travaille pour son compte, il n'a pas d'horaires fixes. Néanmoins, durant ce mois, il fait tout son possible pour terminer son travail avant 11 heures pour pouvoir faire ses emplettes. Première destination : l'abattoir. Une fois sur place, il choisit généralement les meilleures… tripes et autres têtes de veau ou mouton. C'est que Omar aime particulièrement préparer bouzellouf et douara durant le ramadan ! Après l'abattoir, direction le marché de fruits et légumes pour se ravitailler. Une fois ses emplettes faites, notre plombier rentre à la maison. En cours de route, il prépare – dans sa tête – la recette que lui a donnée la veille un de ses amis cuisinier dans un hôtel à Alger ! Et dès qu'il arrive à la maison, sa mère et ses belles-sœurs quittent la cuisine pour le laisser préparer son plat à l'aise ! Sans perdre de temps, Omar met son tablier blanc, ferme la porte de la cuisine et commence à préparer la recette du jour. Gare à celui qui le dérange ! Mais à vrai dire, personne n'ose le faire tellement Omar est sévère. Deux ou trois heures durant – entre 13h et 15h généralement –, notre plombier monopolise la cuisine. Il ne cède la place à sa femme et à ses belles-sœurs pour préparer le reste du repas qu'une fois son plat prêt. Juste après, il va à la mosquée pour accomplir la prière de l'assar, avant de revenir un peu plus tard pour… vérifier si l'on n'a pas touché à son plat et voir ce que les «autres» ont préparé ! Ainsi, il fait d'incessants allers-retours entre sa chambre, le salon et… la cuisine ! «Madhroub aâla l'cousina fi ramdane (c'est un mordu de la cuisine durant le ramadan)», affirme son cousin, tout en soulignant que Omar «est rarement à la maison, encore moins à la cuisine le reste de l'année.» Cela dit, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Omar est le dernier à se mettre à table à l'appel du muezzin ! Mieux encore, il touche à peine à ce qu'il a cuisiné ! «Son plaisir, c'est de cuisiner, pas de manger», souligne un de ses parents ! «Après le f'tour, il prend la direction de la mosquée pour faire les prières des tarawih avant de disparaître ! On ne le revoit à la maison que le lendemain avec ses sachets remplis de viande et de légumes pour préparer un nouveau plat.»