Résumé de la 1re partie David Carry rencontre Hélène, femme mariée, a qui il voue une passion amoureuse. Or le professeur David Carry est psychiatre. C?est-à-dire qu?il soigne les malades mentaux en médecin. Il soigne les corps en utilisant pour cela des moyens matériels. Il se rend compte que chez sa femme, cette machinerie n?est pas atteinte. En surface elle est solide. Comme l?église romaine à laquelle il la comparait ; les murs, les piliers, tout cela est parfaitement sain. Donc, si l?édifice tremble sur ses assises, c?est que le sous-sol bouge. Que se passe-t-il donc dans le sous-sol ? David démissionne de l?université de Berkeley et va s?établir avec Hélène à Los Angeles pour y suivre les cours d?une école où l?on enseigne la dianétique. Il s?agit d?une «science», fondée par un romancier célèbre répondant au nom ronflant de Lafayette Ronald Hubbard. Cette science prétend guérir les troubles de l?esprit en dénombrant ces troubles et en les éliminant l?un après l?autre. Pour cela, le malade doit revivre mentalement toute son existence en partant du présent et en remontant, s?il le faut, jusqu?à la vie prénatale. En effet, Lafayette Ronald Hubbard prétend que des incidents survenus entre la conception et la naissance peuvent, sans que le sujet s?en rende compte, laisser en lui des traces profondes. Bien que le dictionnaire ne mentionne pas la dianétique, il semble que celle-ci ne soit en réalité qu?une classique méthode psychanalytique, simplifiée et pouvant se pratiquer entre soi et avec moins de formalisme. Et là encore, il y a un hic, le quatrième. Il est de taille, puisqu?il va conduire tout droit à un double meurtre. Dès qu?il croit en savoir assez sur la dianétique, le professeur David Carry entreprend de soigner lui-même sa femme. Il la fait asseoir dans son bureau silencieux plongé dans une demi-obscurité, et la prie de compter lentement jusqu?à sept en se laissant aller à une rêverie aussi totale que possible. Ensemble, ils étudient alors tous les souvenirs qui viennent à l?esprit d?Hélène, même les plus personnels. Chaque événement est analysé. S?il a laissé la moindre trace de mécontentement ou de regrets, David Carry et sa femme le dissèquant jusqu?à ce qu?il devienne évident qu?il n?y a pas de raisons sérieuses de s?en souvenir encore. Dès le début, la cure s?avère très efficace. En quelques séances, Hélène ressent un soulagement progressif. Aussi dit-elle à son mari : «Je crois que ça va beaucoup mieux, peut-être pourrions-nous en rester là ?» Mais le professeur David Carry n?est pas de cet avis. Depuis des mois, animé d?un grand espoir, il se donne passionnément à sa tâche, sentant le bonheur à portée de la main. «Ce serait dommage, dit-il, nous sommes sur le chemin de la guérison complète». Et c?est sans doute l?inconscient qui pousse Hélène à suggérer : «Mais pourquoi ? Puisque l?essentiel est fait. maintenant tu vas perdre ton temps. Tu as ta carrière à reprendre en main. Peut-être devrais-je poursuivre la cure avec un autre ?» ? Inutile. Cette fois, il suffit d?une seule séance. Je suis sûr que j?ai mis le doigt sur ton problème essentiel. Il faut définitivement vider l?abcès. Il suffit d?une séance, je t?assure, une seule séance. ? D?accord, dit Hélène à regret, pressentant peut-être la catastrophe. Ils sont deux ombres dans la pièce silencieuse plongées dans la demi-obscurité de ce soir du 20 février 1951. Avec indéfiniment de douceur, David Carry conduit sa femme vers le fauteuil où elle s?assoit. ? Là? Tu es bien, mon amour ? ? Oui, mon chéri. Le professeur s?assoit à son tour, met en marche un magnétophone et demande à sa femme de compter jusqu?à sept. Ce qu?Hélène fait immédiatement. «Un? deux?». Le professeur rassemble son courage et s?apprête à prononcer un mot, un seul mot. «Trois? poursuit Hélène? Quatre?» Le professeur a compris que ce mot, c?est celui autour duquel tourne toute la maladie de sa femme. Il n?a pas eu besoin de remonter bien loin. Aucun besoin d?évoquer son enfance. Ce mot concerne des évènements tout récents. (à suivre...)