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Histoires vraies
L?apprenti sorcier (3e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 01 - 12 - 2003

Résumé de la 2e partie Hélène a eu un réflexe dramatique : elle tua son mari.
«Cinq? Six? Sept.» Hélène se tait. Le professeur, avec émotion, va donc prononcer le mot. C?est un prénom. Il le prononce d?une voix un peu rauque : «Jeanne». Hélène tressaille, se raidit et se lève. Fait deux pas comme une somnambule vers la table de travail de son mari, toute proche, et avant que celui-ci ait eu le temps de réagir, elle plonge la main dans un tiroir entrouvert, sort un revolver, et fait feu sur l?homme qui vient de se dresser dans l?obscurité. Lorsque le professeur David Carry s?écroule, elle s?approche de lui, contemple à ses pieds le corps inanimé, lève sur se tempe le canon du revolver et se fait sauter la cervelle. Jeanne, c?est le prénom de la petite fille d?Hélène. Mais comment la seule évocation de cette enfant a-t-elle pu provoquer un tel drame ?
Lorsque ce fait divers est connu, il cause à travers tous les Etats-Unis une émotion profonde. Tous les spécialistes cherchent passionnément ce qui a pu pousser une des plus belles femmes des Etats-Unis à tuer ce professeur intelligent, charmant et respecté qu?au demeurant elle semblait aimer infiniment.
Seules deux thèses seront émises pour expliquer le réflexe de cette malheureuse.
La première émane des psychiatres unanimes. Ceux-ci affirment que dans l?obscurité et le silence du bureau du professeur Carry, Hélène se trouvait dans un état quasi-hypnotique. Aussi, lorsque celui-ci a prononcé «Jeanne», en entendant le prénom de sa petite fille, pendant quelques secondes, la malheureuse a cessé de voir devant elle le mari qu?elle aimait. Elle n?a vu soudain que «l?autre», celui dont l?image est étroitement liée à celle de Jeanne : son premier mari, qu?elle hait soudain parce qu?il lui a pris sa fille. Et elle a tué. Lorsqu?elle a réalisé son instant de confusion mentale, elle s?est suicidée. Personne n?est convaincu par cette explication qui n?en est pas une. En effet, cette thèse suppose un instant de confusion mentale. Elle le suppose, mais ne l?explique pas. Elle n?explique pas comment Hélène aurait vu brusquement son premier mari à la place du second. Comment aurait-elle vu, à la place de l?homme qu?elle aime, celui qu?elle déteste ? C?est un phénomène que chacun a l?impression de comprendre mais qu?en réalité personne n?explique. Il y a peut-être une autre hypothèse. Cette hypothèse, seule note discordante dans l?unanimité des spécialistes, est celle du médecin légiste. A l?évocation du prénom de sa fille, Hélène aurait ressenti une douleur. Non seulement la douleur d?être privée de cette enfant qu?elle aime, mais aussi la douleur que pose le remords violent d?avoir failli à son devoir. Hélène a des principes très stricts hérités d?une éducation sévère. C?est une femme loyale, incapable d?hypocrisie. Aussi, lorsque David Carry l?a conquise avec l?autorité de son charme et de son intelligence, elle n?a pas cherché la compromission qui lui aurait permis de ménager la chèvre et le chou. Elle a choisi, et choisir c?est renoncer.
C?est ainsi qu?elle a décidé d?accepter que Jeanne soit confiée à son ex-mari. Parce qu?elle n?avait rien à lui reprocher. C?était elle qui le quittait et pour des raisons très personnelles, donc c?était à elle de souffrir. Et elle a souffert.
Elle essayait d?oublier l?absence de son enfant et ses remords auprès de cet homme assis dans la pièce obscure et silencieuse qui avait été son but. Et alors tout est devenu clair pour elle. Tout venait de cet homme ! Cet homme qui l?avait voulue, conquise et volée à son premier mari. C?est à cause de lui qu?elle a divorcé, trahi sa morale, abandonné sa fille. Et tout cela pourquoi ? Puisqu?elle n?était pas heureuse, puisqu?elle en était malade. Bref, en entendant le prénom de Jeanne, la malheureuse Hélène aurait soudain réalisé que depuis dix années, elle vivait hors du réel, et qu?elle avait, sous l?influence de David Carry, sacrifié à un mythe son bonheur de mère de famille.
Sous le coup de cette prise de conscience brutale, elle aurait eu alors un geste, exagéré par l?exaspération, mais somme toute un réflexe normal : tirer sur lui.
Et lui ? Lui, ignorant de la puissance que peuvent avoir les courants souterrains de la vie intérieure, il a joué les apprentis sorciers. Il est bien connu qu?un psychanalyste ne peut soigner ses proches et surtout sa femme. Trop d?affectivité les en empêche. Si Hélène avait été soignée par un inconnu, la révélation brutale qu?elle eut sans doute ce 20 février 1951, passé l?instant de profond désespoir, l?aurait conduite à prendre des décisions, tout simplement.
Mais son mari, la cause de tout, était là. Et la décision, à la hauteur de l?émotion, leur fut fatale à tous les deux.


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