Animation n Ce sont les villageois eux-mêmes qui improvisent des soirées pour créer une ambiance. Si à Tizi Ouzou les habitants ont de quoi meubler les soirées ramadanesques grâce au programme, pas du tout varié du reste, de la Maison de la culture qui a organisé des galas quotidiens à partir de 21h, ce n'est pas le cas des villageois qui n'ont d'autre alternative que les cafés maures pour y siroter du café ou du thé au kalbellouz et jouer une partie de loto. Aucune activité culturelle n'est programmée au niveau des centres culturels au profit de ceux qui ne peuvent, faute de transport, se rendre jusqu'au chef-lieu de wilaya pour un gala. A Aïn El-Hammam, Larbaâ N'ath Irathen, Tadmaït, Azazga, Draâ El-Mizan, Tigzirt, les habitants nous confient qu'ils n'ont d'autres passe-temps que les cafés où ils se retrouvent entre amis pour veiller. Un groupe de jeunes nous dira que leur passe-temps est une partie de loto, le gagnant aura comme récompense une part de kalbellouz, des brioches ou de la limonade. Les femmes ont, elles aussi, trouvé un moyen pour passer une bonne soirée. Il s'agit des visites à la famille ou aux voisins. Aussitôt après le ftour, les jeunes filles se pressent pour débarrasser la table et faire la vaisselle. Elles se préparent alors pour sortir avec une boîte de gâteaux (kalbellouz, zlabia…). Généralement et pour des raisons sécuritaires, les déplacements des femmes se font dans le même village. Une voisine, une amie ou des parents qui habitent dans le même quartier. Si les femmes âgées préfèrent discuter autour d'un thé ou d'une limonade face à la télé, les jeunes filles préfèrent se retrouver seules pour jouer à la bouqala, une tradition qui commence peu à peu à se faire une place chez les Kabyles. Une fille de Tadmaït nous dira qu'elle a appris ce jeu quand elle était étudiante à Alger. «Après mes études, je le jouais avec mes voisines et nous passions un temps agréable. Nous riions beaucoup», nous dit-elle. Dans certains villages, des jeunes se procurent des films qu'ils projettent dans des garages ou autre endroit de fortune aménagés pour l'occasion en salle de projection. D'autres, munis d'un caméscope, improvisent des sketchs qui s'arrachent comme des petits pains. Il faut dire que face à la défaillance du secteur de la culture, les habitants ont trouvé l'alternative, mais il serait peut-être temps que la direction de la culture et celle de la jeunesse et des sports regardent un peu vers les villages, car Tizi Ouzou n'est pas uniquement la ville.