Résumé de la 1re partie n De retour dans sa cahute, le pêcheur raconte à sa femme quel beau poisson il a pris et comment il lui a rendu la liberté.Et tu ne lui as rien demandé en retour ? dit la femme. Mais non, qu'aurais-je pu lui demander ? Du tout, dit la femme ; je le sais mieux que toi, il ne demande pas mieux que de nous faire plaisir. Va le trouver, comme je te le dis. Le brave homme s'en fut sur la plage ; la mer était bleue foncée, presque violette, mais calme. Le pêcheur s'écria : — Cabillaud, mon cher Cabillaud ! ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose. — Que lui faut-il donc ? répondit le poisson, qui apparut sur-le-champ, la tête hors de l'eau. — Imagine-toi, répondit Pierre tout confus, que la belle chaumière ne lui convient plus, et qu'elle désire un palais en pierres de taille ! — Retourne chez toi, dit le cabillaud, son souhait est déjà exaucé. En effet, le pêcheur trouva sa femme se promenant dans la vaste cour d'un splendide château. — Oh ! ce gentil cabillaud, dit-elle. regarde donc comme tout est magnifique ! Ils entrèrent à travers un vestibule en marbre ; une foule de domestiques galonnés d'or leur ouvrirent les portes des riches appartements, garnis de meubles dorés et recouverts des plus précieuses étoffes. Derrière le château s'étendait un immense jardin où poussaient les fleurs les plus rares puis, venait un grandissime parc, où folâtraient des cerfs, des daims et toute espèce d'oiseaux ; sur le côté se trouvaient de vastes écuries, avec des chevaux de luxe et une étable, qui contenait une quantité de belles vaches. — Quel sort digne d'envie, que le nôtre, dit le brave pêcheur, écarquillant les yeux en découvrant ces merveilles ; j'espère que tes vœux les plus téméraires seront satisfaits. — C'est ce que je me demande, répondit la femme ; mais j'y réfléchirai mieux demain. Puis, après avoir goûté des mets délicieux qui leur furent servis pour le souper, ils allèrent se coucher. Le lendemain matin, à la première lueur du jour, la femme, réveillant son mari, en le poussant du coude, lui dit : — Maintenant que nous avons ce palais, il faut que nous soyons maîtres et seigneurs de tout le pays à l'entour. — Comment, répondit Pierre, tu voudrais porter une couronne ? quant à moi, je ne veux pas être roi. — Eh bien, moi je tiens à être reine. Allons, habille-toi, et cours faire savoir mon désir à ce cher cabillaud. Le pêcheur haussa les épaules, mais il n'en obéit pas moins. Arrivé sur la plage, il vit la mer couleur gris sombre, et assez houleuse ; il se mit à crier : — Cabillaud, cher cabillaud ! Ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose. — Que lui faut-il donc ? dit le poisson qui se présenta aussitôt, la tête hors de l'eau. — Ne s'est-elle pas mis en tête de devenir reine ! — Rentre chez toi, la chose est déjà faite, dit le Cabillaud. (à suivre...)