Résumé de la 17e partie n Le petit boussif qu'on a enfermé dans la cave pour le débarrasser de sa phobie, est retrouvé mort... tué par la chose qui l'épouvantait ! Notre deuxième histoire de hantise a pour cadre un village de l'Ouarsenis. C'est un village très pauvre, où les gens vivent comme au début du XXe siècle, sans électricité ni eau courante, ni route goudronnée. La famille Si Bachir est la plus nantie du village, puisqu'elle possède des terres fertiles, un commerce et même, luxe inconcevable dans cette région, une camionnette. Les enfants aînés de Si Bachir sont mariés et vivent dans l'indivision, sous la houlette du patriarche. La mère, Ouardia, commande ses belles-filles et dirige la maison d'une main de fer. Aujourd'hui, la mère de Si Bachir, la belle-mère de Ouardia vient de mourir. C'est une femme très âgée et grabataire depuis sept années. Aussi personne ne la regrette, personne ne verse une larme pour elle. Ni son fils, ni sa belle-fille, ni ses petits-enfants, ni leurs épouses . Les voisines, en apprenant le décès, viennent présenter leurs condoléances. — Pauvre Azza, elle a fini par mourir, dit l'une d'elles — Elle a tant traîné, dit une autre — Même quand on est malade, même quand on est grabataire, dit une autre, la mort est toujours cruelle, elle est toujours amère ! Ouardia prend les femmes à part. — Je ne voudrais pas que son fils m'entende... Mais je vais vous dire une chose : nous en sommes débarrassés ! — Voyons, dit l'une des femmes — Pourquoi jouer aux hypocrites ? dit Ouardia Elle montre sa belle-mère, étendue sur le sol, comme un manche à balai, tellement elle est amaigrie et dit d'un air de mépris : — Cette vieille nous en a fait voir de toutes les couleurs, à mes brus et à moi ! Une des belles-filles, hoche la tête. — Elle faisait exprès de se souiller, dès qu'on la lavait ! nous avions beau la doucher et laver son linge, la maison puait tout le temps ! — Et son caractère, dit Ouardia, elle était paralysée mais sa bouche ne l'était pas ! elle n'arrêtait pas de nous dénigrer ! — Elle paraît maigre, dit la bru, mais elle mangeait comme une ogresse ! D'autres femmes se joignent à la conversation. — Ces vieilles sont impossibles, on a beau s'occuper d'elles, elles ne sont jamais reconnaissantes ! — La mienne a dépassé les bornes, dit Ouardia — Toutes les vieilles sont pareilles ! dit une femme — Tu as raison de dire que tu es débarrassée d'elle, fait une femme — J'espère que bientôt, ce sera le tour de ma belle-mère Les femmes rient. — Chut, dit Ouardia, les hommes risquent de nous entendre et de dire qu'on se moque de leurs mères (à suivre...)