Animation n Des soirées artistiques et des sorties touristiques sont organisées, tout au long de l'année, par la direction du Samu, en faveur des personnes en détresse. D ans l'objectif d'atténuer, un tant soit peu, les douleurs de ces personnes «fragilisées», les spectacles organisés sont riches en activités (danses, chants, théâtre…). De célèbres groupes musicaux, des chanteurs amateurs et même des stars dans les différents styles musicaux animent les soirées. Durant ce mois sacré, les soirées revêtent un cachet particulier. Mercredi 24 septembre, nous sommes conviés à assister à l'une de ces soirées distractives. Près de deux heures après le f'tour, le spectacle commence. Les animateurs, après avoir préparé la scène, nettoient la salle à manger, préparent le thé et le quelb-ellouz… Ce soir, rendez-vous avec un groupe célèbre maîtrisant l'ensemble des genres musicaux du terroir. Les femmes, les jeunes filles et les vieillards ont envahi la scène dès le premier refrain, accompagnés et «stimulés» par les animateurs du Samu. La joie se lisait sur les visages et les résidents donnent libre cours à leur «folie». Une femme et ses quatre petits enfants ne voulaient pas quitter la scène. Elle dansait au rythme de toutes les musiques… La pause marquée par le groupe musical était «fatale» pour cette quinquagénaire, qui a trouvé refuge dans ce centre en raison des violences conjugales, s'est effondrée en larmes. Ses enfants tentaient de la calmer, en vain. «Si le destin ne s'était pas acharnée contre moi, je ne serais pas là… L'Aïd est proche et je vais encore le passer au Samu…», sanglotte-t-elle. Le groupe reprend avec une chanson raï, aussitôt les vieux envahissent la scène et dansent en se trémoussant dans tous les sens. L'essentiel pour eux est d'exprimer leur joie. Un autre vieillard, déficient mental, se contentait de mettre les pieds sur scène pour la fuir immédiatement. Lui ne voulait, par ces gestes, que marquer sa présence… En un mot, riche fut cette soirée musicale qui était un vraie mosaïque. «Nous tenons à faire du nouveau à chaque fois. Nous allons même inviter de grands chanteurs pour animer des soirées… Le divertissement constitue un volet essentiel dans la prise en charge de ces personnes en détresse et la facilitation de leur réintégration sociale», explique M. Bayou, chef de service. Les résidents du centre sont très contents et estiment que «rien ne leur manque au Samu.» Nous sommes très heureux. «Maintenant, j'ai une pensée particulière pour les femmes battues et qui ne peuvent même pas se débrouiller, celles des régions enclavées, qui sont contraintes de vivre l'enfer…», ajoutera-t-elle.