Flou n Rien d'officiel – et c'est normal – n'a filtré de l'entrevue tant attendue entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, et le président de la Fédération algérienne de football, Hamid Haddadj. Juste un sourire, une brève déclaration de Haddadj saluant de positif ce tête-à-tête et des non-dits qui en disent long sur ce qui a été échangé entre les deux hommes. Soucieux du respect des procédures et des institutions, le premier responsable du secteur n'a pas rué dans les brancards, mais il a mis la balle dans le camp du patron du football, soit une pression «intelligente» pour l'obliger à se remuer et à trouver des solutions rapides pour une sortie de crise de ce sport qui n'arrive toujours pas à donner satisfaction au très passionné, mais aussi exigeant peuple algérien. Au cours d'une réunion qui a duré plusieurs heures, Hamid Haddadj a longtemps exposé la situation du football national, de ses différentes sélections, des grosses difficultés que rencontre la fédération pour mettre en place un véritable plan de développement, le financement, les infrastructures et bien évidemment l'équipe nationale. Ce dernier point, considéré comme très important vu les échéances très proches (éliminatoires combinées du Mondial et de la CAN-2010, dont le coup d'envoi débutera en juin 2008) des Verts et de l'image de marque que représente une sélection, s'est taillé la part du lion. Pour sa part, M. Djiar a écouté attentivement les explications du premier locataire de Dely Ibrahim avant de distiller quelques mesures urgentes comme la réhabilitation et l'intégration de l'expert allemand Peter Schnittger dans le schéma de travail de la FAF en le désignant carrément à la tête de la direction technique nationale (DTN), et de réitérer la disponibilité, voire l'engagement, des pouvoirs publics à aider la fédération dans sa quête de développer la discipline. Schnittger, qui se trouve actuellement en Allemagne pour quelques jours de vacances, avait bouclé la première grande phase de son programme de prospection et de formation de jeunes talents (-17 ans) à la tête de la DTN «version MJS» en dégageant quatre sélections régionales qui entameront dès ce mois-ci un cycle de formation de deux ans dans la perspective de préparer l'élite de demain. Le ministre de la Jeunesse et des Sports qui, rappelons-le, avait réuni les membres du bureau fédéral et les présidents de clubs de Nationale I et de DII sans oublier les consultations qu'il a eues avec plusieurs personnalités, aura demandé, pour ne pas dire exigé, du président de la FAF des propositions pratiques et concrètes, maîtrisables (réalisables) et quantifiables (financièrement) pour le redressement du football. L'Etat, selon M. Djiar, est prêt à aider le football à condition que ses acteurs, à commencer par ses responsables et ses dirigeants, fassent preuve de maturité en prônant une démarche méthodologique et réaliste, avec un retour à la formation de base et à la préparation d'une véritable élite à travers les clubs et surtout les centres spécialisés relevant de la FAF et du MJS. A propos de la nomination du nouveau sélectionneur Saâdane, le mieux placé l Concernant la question qui taraude l'opinion publique, celle du futur sélectionneur national, M. Djiar a laissé le soin au bureau fédéral de plancher sur cette question et d'en faire la proposition à la tutelle qui tranchera. Cela se fera certainement lors de la prochaine réunion du bureau fédéral, arrêtée finalement pour le 16 octobre prochain au siège de la FAF. Et comme on l'a déjà évoqué dans notre édition d'avant-hier, le départ de Cavalli, toujours sous contrat avec la fédération pour une année, se précise de plus en plus, même si l'option de le reconduire reste dans l'air. L'hypothèse de recourir à un autre technicien étranger suppose un temps de réflexion et de prospection, mais aussi les grands moyens de l'Etat pour s'assurer les services d'un staff de grand standing. Un projet donc peu évident dans l'immédiat, ce qui favorise la piste dont tout le monde parle : celle de Rabah Saâdane, soit le technicien algérien le mieux placé pour une telle mission à la tête des Verts. Le 16 octobre prochain, l'opinion sportivement nationale devra être fixée sur celui qui drivera la première sélection du pays et sur les autres décisions que prendra le bureau fédéral en direction de la relance de la balle ronde algérienne.