Négligence n Les Etats-Unis sont totalement indifférents au sort des milliers de réfugiés irakiens. Ils ont limité leur accès aux USA. Les pays voisins manifestent aussi peu de solidarité avec les déplacés irakiens. Les Américains en Irak ne se soucient que de la sécurité de leurs troupes. Le feuilleton tragique que vivent les réfugiés irakiens semble être leur dernier souci, eux qui ont envahi l'Irak au nom de la démocratie et pour «protéger» et améliorer la vie des Irakiens. En effet, les efforts des Etats-Unis pour recevoir des réfugiés irakiens sont faibles, sous-financés et compliqués par les tensions avec la Syrie qui en accueille le plus grand nombre, ont dénoncé mardi à Washington des groupes de défense des droits de l'Homme. Quelque 2,4 millions d'Irakiens ont fui leur pays depuis l'invasion américaine de 2003. La Syrie en a accueilli 1,4 million, la Jordanie 750 000. Deux millions de personnes sont aussi des déplacés en Irak, selon l'ONU. Face à ces chiffres, la volonté des Etats-Unis d'accueillir 12 000 réfugiés d'ici à douze mois relève de la «gestuelle symbolique», a critiqué au cours d'une conférence de presse Sarnata Reynolds, responsable d'un programme de réfugiés à Amnesty International. Sur 200 000 réfugiés répertoriés en Syrie, Jordanie et au Liban, 11 000 ont fait l'objet d'une recommandation auprès d'agences gouvernementales américaines mais la moitié d'entre eux n'ont pas débuté le processus devant les conduire aux Etats-Unis. «Nous avons quelque 5 000 personnes qui n'ont pas commencé les entretiens avec le département de la Sécurité intérieure», a indiqué Anastasia Brown, directeur d'un programme catholique de réfugiés. Parmi les étapes à franchir par les réfugiés figurent des évaluations médicales et en matière de sécurité qui peuvent prendre jusqu'à un an, a précisé Anastasia Brown. Trop peu d'interrogateurs et l'organisation de seulement quatre entretiens par jour ralentissent le processus, sans parler des tensions entre les Etats-Unis et la Syrie. Jake Kurtzer de l'organisme Refugees International a réclamé, pour sa part, davantage de financement et une contribution de l'Europe. Par ailleurs, les Anglais veulent aussi exploiter la misère de réfugiés irakiens en recourant à la politique de la carotte ou du bâton. Londres a précisé mardi des drôles de modalités selon lesquelles les employés irakiens «travaillant» pour l'armée britannique en Irak pourront bénéficier d'une aide financière ou demander l'asile au Royaume-Uni. Les Irakiens pouvant justifier d'un emploi d'au moins 12 mois continus au service de l'armée britannique pourront solliciter un versement exceptionnel équivalant à 6 et 12 mois de salaire s'ils sont licenciés ou forcés de démissionner pour des «circonstances exceptionnelles», a indiqué le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband. Ceux remplissant les critères des Nations unies concernant les réfugiés pourront également demander l'asile au Royaume-Uni, a-t-il souligné. Nouvelle bavure l Une nouvelle fusillade mardi à Bagdad impliquant des gardes du corps étrangers a coûté la vie à deux Irakiennes, au moment où le gouvernement cherche à mater les compagnies de sécurité agissant sans contrôle. Les deux femmes ont été tuées par l'escorte d'un convoi de gros 4X4 blindés, dont les membres ont ouvert le feu sur la voiture qui les transportaient avec deux enfants dans le quartier central de Karrada, selon des responsables irakiens et des témoins. Cet incident intervient moins d'un mois après une fusillade meurtrière qui a fait 17 tués sur le passage d'un convoi de l'entreprise américaine de sécurité Blackwater à Bagdad, et a provoqué la colère du Premier ministre Nouri al-Maliki.