Mémoire n Le film-documentaire Une journée portée disparue des cinéastes Philp Brooks et Alain Hayling est à l'affiche des manifestations prévues à l'occasion de la commémoration, mercredi, du 17 Octobre 1961. Le film témoigne des horreurs de la répression policière du 17 Octobre 1961 à Paris contre des manifestants pacifiques algériens. Il dénonce un crime contre l'humanité. Une association française liée à l'enseignement, la FOL 93, anime depuis dimanche une exposition à la mémoire de la sanglante répression policière contre des manifestants pacifiques algériens le 17 octobre 1961 à Paris. En Seine-Saint-Denis, en région parisienne, cette Exposition «Mémoire Vive» a programmé la projection du film-documentaire Une journée portée disparue des cinéastes Philp Brooks et Alain Hayling, en présence d'historiens, dont Linda Amiri, et de témoins du drame tels que le couple français Clara et Henri Benoits, anciens ouvriers de Renault qui avaient soutenu à Paris le FLN, en-dehors des réseaux Jeanson ou Curiel de soutien logistique aux militants algériens. Le documentaire est un recueil de témoignages croisés de victimes algériennes, témoins, et responsables politiques dont Ali Haroun et Omar Boudaoud de la Fédération de France du FLN. Les témoignages sont soutenus par des photographies dont celles d'Elie Kagan photographe français témoin de la répression. Les témoignages dont ceux d'officiels français, gardiens de la paix, policiers, infirmiers, qui ont assisté à la répression sanglante, ont été mis en scène sur les lieux mêmes où se sont déroulés ces crimes contre l'humanité. Selon une critique cinématographique du documentaire de Philip Brooks, «l'image nocturne de la Seine, apparemment innocente, anticipe les témoignages qui vont suivre. Opaque, elle renvoie à l'idée du mensonge d'Etat, d'occultation des victimes, et revêt après-coup une qualité mortifère». «On peut interpréter symboliquement sa représentation comme celle d'un monstre sombre et silencieux, renfermant dans le secret de son eau trouble un événement coupable qu'elle ne veut pas voir ressurgir», a-t-elle ajouté. Une journée portée disparue, c'est contre l'occultation d'un crime colonial que ce film australien s'inscrit, en relançant de rares archives réalisées par ceux qui, témoins du drame, avaient tenté de briser le silence. Il convient de souligner que les réalisateurs, en quête de fonds pour ce film-documentaire, avait essuyé le refus des financiers, et c'est une chaîne anglaise, Channel Four, qui a accepté de le produire. Lors du tournage, les cinéastes s'étaient assuré les conseils de l'historien Jean-Luc Einaudi.