Les enveloppes budgétaires qui seront allouées aux différents secteurs seront désormais dégagées en tranches et suivant les résultats obtenus. C'est là une des nouvelles mesures de la réforme du système budgétaire qui tend à rationaliser les dépenses de l'Etat. Le vieux projet de modernisation des systèmes budgétaires prend forme. La question a été étudiée hier par le Conseil de gouvernement qui a entendu une communication du ministre des Finances explicitant les contours et les objectifs de la réforme. Selon le ministre de la Communication qui a tenu son point de presse, le système proposé permettra de passer «d'une budgétisation fondée sur une logique des moyens à une budgétisation par programmes axée sur les résultats». Contrairement à ce qui se faisait jusque-là – les budgets de l'Etat, donc les lois de finances, portaient sur trois ans –, «les dépenses, précise M. Boukerzaza, se feront par année». De même que les budgets seront désormais dégagés en tranches, suivant les résultats obtenus par les différents secteurs. Ce projet, qui date de l'époque de Mourad Medelci, vise à assurer une plus grande transparence dans la gestion de l'argent public, en ce sens qu'il permettra d'avoir une traçabilité infaillible de tous les fonds dégagés. Il est attendu également du nouveau système «le renforcement des capacités de prévision et de gestion des dépenses publiques» ainsi que «l'amélioration des capacités d'analyses du ministère des Finances à l'effet de permettre à ce département de s'acquitter efficacement de ses fonctions». Pour la mise en œuvre de la réforme, des départements pilotes ont été choisis par le gouvernement. Une commission nationale chargée du suivi du projet a été mise en place et placée sous l'autorité directe du Chef du gouvernement. Comme l'a expliqué M. Boukerzaza, le nouveau système est d'une telle complexité qu'il sera nécessaire d'avoir recours à l'expertise étrangère pour sa mise en place. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'un contrat de consultants pour prestations de services a été passé entre le ministère des Finances et le bureau d'études canadien Sogema-CRC. Ce contrat prévoit la mobilisation d'une équipe d'experts cumulant des expériences dans les domaines de la réforme budgétaire, de la planification et de l'évaluation. Cette équipe apportera son expertise aux équipes de projet des différents ministères dépensiers, regroupés en grands secteurs économique, éducatif, social, culturel et administratif. Parmi les autres points inscrits à l'ordre du jour du Conseil de gouvernement, l'on notera la création d'un Epic chargé de la gestion du complexe hydraulique de Béni Haroun ainsi que l'examen du schéma directeur du développement des activités de la pêche et de l'aquaculture. Le schéma, présenté par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, a pour objectif d'identifier les mesures et actions à prendre en vue d'optimiser, à l'horizon 2025, les capacités de production du secteur.