Cinéma n L'acteur américain Sean Penn, qui s'est à nouveau glissé derrière la caméra, a présenté à Rome en avant-première Into the Wild. Le film se veut un vagabondage sur le sens de la vie. États-Unis, début des années 1990 : Chris, issu d'une famille aisée, plaque ses études, fait don de ses économies à des œuvres de bienfaisance et part sac au dos dans une errance de deux ans sur les petits chemins de montagne, dans le désert et jusqu'en Alaska, sa destination finale. Adapté du livre Voyage au bout de la solitude de John Krakauer, lui-même basé sur une histoire vraie, Into the wild dépeint la fascination de l'homme pour la nature sauvage et son impossibilité d'accéder à la liberté totale qu'elle semble offrir. «J'ai dû attendre dix ans avant que les parents» du véritable Chris McCandless, décédé dans son aventure, «ne m'autorisent à faire un film de l'histoire», a expliqué Sean Penn à la prese. «Cette histoire est la célébration de la liberté et sa quête», a souligné le réalisateur, estimant que son œuvre pourrait aider à «pousser les jeunes à faire l'effort de s'éloigner de leur petit confort». Chris McCandless, qui refusait d'être «empoisonné par la civilisation» et se nourrissait des œuvres d'Henry David Thoreau, Jack London et Léon Tolstoï, avait également en lui «les défauts de chaque être humain», a estimé Emile Hirsch, le jeune acteur américain qui l'interprête. «Je suis de plus en plus amoureux du métier de réalisateur», a encore confié Sean Penn qui signe ici son quatrième long-métrage derrière la caméra. Into the wild, déjà sorti aux Etats-Unis, a été présenté mercredi en avant-première européenne au Festival de Rome, dans la section Première. Parmi les autres films projetés mercredi figurait And the spring comes, deuxième œuvre du réalisateur chinois Changwei Gu qui avait obtenu l'Ours d'argent du Festival de Berlin en 2005 pour son premier long métrage, Peacok. Dans la Chine des années 1980, Wang Cai-Ling est une jeune femme professeur de chant dans une ville de province, qui rêve de chanter à l'opéra de Pékin.«Je n'ai jamais été belle et je n'ai que ma voix», dit en se regardant dans le miroir la chanteuse jouée par l'actrice Jiang Wenli qui a dû prendre du poids pour ce rôle et passer de longues heures entre les mains des maquilleurs pour interpréter une soprano sans aucun charme physique. Entre belles rencontres et cruelles désillusions, And the spring comes relate de manière émouvante la difficulté d'être une femme seule et une artiste dans une Chine encore en pleine Révolution culturelle.