Bilan n Le Festival du cinéma de Rome a clos hier sa 2e édition sur un bilan positif, avec plus de cent films projetés, des stars sur le tapis rouge et un public omniprésent. Ce succès pourrait dès l'an prochain le propulser dans la cour des «grands» festivals de cinéma. «Ce fut une très belle fête, un grand succès. Nous avons offert aux spectateurs un voyage extraordinaire. Le festival a grandi et il vivra dans le temps», s'est félicité lors de la cérémonie de clôture Goffredo Bettini, un des principaux organisateurs du festival. 110 000 billets (contre 102 000 en 2006) ont été émis dont 62 000 vendus au grand public, pendant les dix jours de la Fête du cinéma (18-27 octobre), qui disposait d'un budget de 15 millions d'euros, largement plus que la Mostra de Venise qui s'est cette année contentée de 9 millions d'euros. Quatorze films ont été présentés en compétition, et quinze autres longs-métrages ont été projetés en avant-première mondiale ou européenne, comme le dernier opus de Francis Ford Coppola après dix ans d'absence du grand écran, Youth without youth, ou encore Into the wild, de l'acteur-réalisateur Sean Penn. Au palmarès, Juno, du Canadien Jason Reitman, a été sacré meilleur film. Chronique sociale également pleine d'humour, il relate les péripéties d'une adolescente du Minnesota qui se retrouve enceinte et décide de trouver un couple à qui donner son enfant en adoption. Le prix spécial du jury a récompensé le film iranien Hafez d'Abdolfaz Jalili, histoire d'un amour impossible entre la fille d'un grand mufti et d'un jeune homme qui lui donne des cours privés, dans un lourd contexte religieux. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à la Chinoise Jiang Wenli, qui dans And the spring comes interprète de manière émouvante la difficulté d'être une femme seule et une artiste dans une Chine encore en pleine Révolution culturelle. Le Serbe Rade Serbedzija a, pour sa part, remporté le prix du meilleur interprète masculin, pour le film Fugitive pieces du Canadien Jeremy Podeswa, qui relate l'histoire d'un écrivain canadien d'origine juive obsédé par ses souvenirs d'enfant pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon le souhait des organisateurs de «démocratiser» le festival, le grand public a pu découvrir les films en même temps que la presse et les professionnels. Le festival de Rome «n'est pas un festival pour les critiques, mais une fête pour faire se rencontrer grand public et beau cinéma. Pour nous, la Fête c'est un jeune qui écoute les dialogues d'un film de Bertolucci», a souligné Walter Veltroni, maire de Rome mais aussi initiateur de l'événement, dans un entretien au Corriere della Sera samedi.