"Hors-la-loi", le dernier gros morceau de Rachid Bouchareb, sera bientôt à l'affiche de nos salles selon l'un des comédiens du film Azziz Boukerouni. En revanche, la sortie française de ce film qui serait une suite du fabuleux, "Indigèns" est prévue pour septembre prochain. Selon Rachid Bouchareb, "Hors la loi " s'ouvre sur la sanglante répression du 8 mai 1945 dans l'Est algérien. Le film, censé s'attacher au destin de trois frères, évoquera la fin de la guerre d'Indochine avec la défaite française de Diên Biên Phu (7 mai 1954) et débouchera sur la guerre d'indépendance des Algériens, la "Bataille de Paris" et les ratonnades du 17 octobre 1961 moins de six mois avant le cessez-le-feu en Algérie. Côté casting, on devrait à nouveau retrouver Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan, rejoints notamment par Ahmed Benaïssa, Larbi Zekal et Chafia Boudra. Avec un budget de quelque 19,5 M€, le tournage a débuté, fin juillet, à Sétif en Algérie. Etalé sur cinq mois, il s'était poursuivi en Tunisie, en France, en Belgique, en Allemagne et aux Etats-Unis, au siège des Nations unies à New York. Pour le cinéaste, son projet lorgne du côté " d'Il était une fois l'Amérique "; de Sergio Leone. La musique de "Hors la loi" devait en outre être composée par Ennio Moricone. Rachid Bouchareb figurait parmi les jurés du Festival de Cannes 2008, sous la présidence de l'acteur et cinéaste américain Sean Penn. Le 20 mai 2009, le cinéaste franco-algérien s'est vu décerner les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur des mains de Claude Bébéar, ex-président du conseil de surveillance du groupe AXA. La cérémonie s'est logiquement déroulée en présence de Gilles Jacob, président du Festival, et de Sean Penn, président du Jury. A l'issue du festival, Rachid Bouchareb était attendu à Londres pour le tournage de son premier film en langue anglaise avec Brenda Blethyn et Sotigui Kouyaté. Intitulé "London River" et coproduit par Arte, le film était diffusé en fin d'année sur la chaîne franco-allemande et dans les cinémas français. Celui-ci raconte l'histoire d'Ousmane, un musulman de France, et Madame Sommers, une chrétienne vivant en Grande-Bretagne. Après les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, ceux-ci vont partager le même espoir de retrouver leurs enfants Ali et Jane, tous deux disparus. Avec I Shot the Sheriff, en référence à l'un des premiers succès planétaires de Bob Marley, Rachid Bouchareb garde espoir de tourner un biopic portant sur les premières années de l'icône du reggae, disparue en mai 1981 à l'âge de 36 ans. Pour le cinéaste, Bob Marley reste "la seule super star issue du tiers-monde dont le discours et les textes engagés sont toujours très actuels". Et c'est l'acteur Jamie Foxx, oscarisé en 2005 pour son interprétation de Ray Charles dans Ray de Taylor Hackford, qui a été pressenti pour le rôle. Rappelons-nous, Rachid Bouchareb qui est allé partout avec son mémorable, "Indigènes ", même à Cannes où il glané un prix, a véritablement titillé les politiques. Le film a touché les plus hautes sphères françaises sur le sort des 130 000 Africains qui se sont battus pour la nation française et qui n'ont pas été reconnus, ainsi que la Grande-Bretagne qui était interpellée au sujet des pensions versées aux Gurkhas de l'armée britannique. Les Gurkhas étant des militaires impitoyables recrutés sévèrement parmi la population jeune des montagnes du Nepal. En 2007, le réalisateur franco-algérien recevait le César du meilleur scénario original pour ce même film. Deux ans plus tard, il revient avec un nouveau film franco-britannique " London River ", qui a été présenté à la 59e édition de la Berlinale et qui recevait un prix d'interprétation pour le comédien Sotigui Kouyaté. "London River " aurait coûté la bagatelle de trois millions de dollars américains. Il raconte la rencontre d'Elisabeth Sommers et d'Ousmane. Chacun d'eux est venu à Londres après les attentats terroristes de juillet 2005, afin d'avoir des nouvelles de leurs enfants respectifs. Ils apprennent alors, que leurs enfants vivaient ensemble. Parents en détresse dans cette production dont le budget est estimé à 3 millions de dollars. Dans London River, le réalisateur franco-algérien, révélé en 1995 par Poussières de vie, a mis en scène les conséquences directes des attaques terroristes qui ont touché Londres le 7 juillet 2005, et qui avaient plus tard été revendiquées par les Brigades Abou Hasf-Al-Masri, affiliées à Al Qaeda.